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puce Sauf que c'étaient des enfants
Gabrielle Tuloup  (Editions Philippe Rey)  janvier 2020

C’est un immense plaisir que de retrouver un nouvel ouvrage d’une auteure découverte il y a deux ans avec un premier roman que j’avais beaucoup aimé, La nuit introuvable, livre à l’écriture sensible et poétique.

Avec ce deuxième ouvrage, Gabrielle Tuloup aborde la question de l’abus sexuel dans notre société et nous interroge aussi sur la notion de consentement. J’ai lu cet ouvrage juste après celui de Vanessa Springora, Le consentement dont on entend beaucoup parler avec l’affaire Matzneff. J’ai beaucoup aimé celui de Vanessa Springora, on en reparlera sur le site, mais je dois avouer que celui de Gabrielle Tuloup possède de nombreuses qualités qui font que ces deux lectures vont de pair, l’un étant tiré d’une histoire personnelle quand l’autre est un roman.

Ce qui marque la lecture de cet ouvrage, c’est la justesse avec laquelle Gabrielle Tuloup aborde cette question de l’abus sexuel dans notre société. L’auteure nous plonge dans l’intimité de personnages confrontés à la notion de consentement et aux lois du silence que l’on suit dans leur émouvante quête de réparation.

L’histoire se passe dans un collège de Stains. Un matin, la police entre dans ce collège où se trouvent huit élèves, huit garçons qui sont suspectés de viol en réunion sur une jeune fille de la cité voisine, Fatima.

Leur interpellation fait exploser le quotidien de chacun des adultes qui entourent les enfants. En quoi sont-ils, eux aussi, responsables ? Il y a les parents, le principal du collège, les surveillants, et une professeure de français, Emma, dont la réaction extrêmement vive surprend tout le monde.

L’événement va raviver chez Emma des souvenirs douloureux et la faire beaucoup s’interroger. Face à ce qu’a subi Fatima, a-t-elle seulement le droit de se sentir victime ? Il est souvent des zones grises où la violence ne dit pas toujours son nom.

L’ouvrage de Gabrielle Tuloup est d’une grande sensibilité. Elle réussit parfaitement à nous montrer les différentes façons de réagir à cet évènement pour les différents protagonistes. En brisant la loi du silence, la jeune Fatima emmène les nombreux adultes de la communauté éducative dans des émotions et des réactions diverses.

Pour certains la présomption d’innocence n’existe pas. Pour d’autres, la victime est presque la coupable et enfin il y a ceux qui cherchent à éviter le sujet pour ne pas avoir à se prononcer. Et au milieu de tout ça, il y a notre époque où les réseaux sociaux sont rois, où les médias font la pluie et le beau temps, le tout avec une justice qui prend son temps.

Vous l’avez donc compris, l’auteure a donc fait le choix de ne pas s’attarder sur le viol, sur le crime en lui-même dont on ne sait pas grand-chose au final. Ce qui l’importe, ce sont les conséquences de ce viol sur les différents personnages. Et force est de constater que ces personnages sont particulièrement réalistes. Gabrielle Tuloup est elle-même enseignante et on voit bien qu’elle connaît parfaitement le personnel éducatif. Et moi, de mon côté, enseignant aussi, j’y ai retrouvé aussi, un peu, mon quotidien professionnel.

Le principal du collège s’interroge beaucoup, sur sa situation professionnelle, ses désirs de mutation, s’il doit quitter le navire pendant la tempête ou rester pour garder le cap d’un établissement secoué par l’affaire. Emma, la jeune prof de français craque complètement, la suite de l’ouvrage nous expliquera pourquoi quand les surveillants ont parfois des réponses à la situation dérangeante. Et puis il y a les parents, incrédules pour la plupart, dévastés aussi et les élèves qui rejouent la loi du silence.

Le lecteur se retrouve alors à suivre toutes ses réactions qui rassemblées lui font comprendre la difficulté d’appréhender ce qui peut bien se passer dans certains quartiers défavorisés. La notion de consentement est évidemment abordée comme celle du bien et du mal qui, aux vues des différentes réactions montrent que tout le monde n’a pas la même définition de ces deux notions.

Alors voilà, une fois encore, l’ouvrage de Gabrielle Tuloup est une petite merveille de livre, un livre superbement écrit qui dégage beaucoup d’émotions tout en nous faisant beaucoup réfléchir sur notre société.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :
La chronique de "La nuit introuvable" du même auteur

En savoir plus :
Le Facebook de Gabrielle Tuloup


Jean-Louis Zuccolini         
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Du côté de la musique :

"Following the sun" de Alexis Valet
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"Big anonymous" de El Perro Del Mar
Petit coup d'oeil sur le Festival Paysage Pop #2
"Until now" de Gabriel Pierre
"A kingdom in a cul-de-sac" de Ha The Unclear
"Dysphorie" de Intrusive Thoughts
"Family affair" de Kokopeli
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"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
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"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
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"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins
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"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
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Du cinéma avec :

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"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein
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"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
"Amal" de Jawad Rhalib
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"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

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"Je ne suis pas un héros" de Eric Ambler
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"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
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