Spectacle écrit par Régis Vlachos interprété par Charlotte Zotto et Régis Vlachos dans une mise en scène de Franck Gervais et Christophe Luthringer. On avait aimé sa pièce "Partisans", il était donc temps de voir "Dieu est mort. Et moi non plus, je m'sens pas très bien !" de Régis Vlachos.
Comme son titre l'indique, il y sera question de métaphysique. Une métaphysique radicale puisqu'elle nie l'existence du Très haut, au risque actuel d'être censuré ici et là par les dévots et les dévotes, quelle que soit la marque de leur produit divin.
Pour aggraver son cas, Régis Vlachos traîne une réputation d'ex-prof de philo, ce qui, parfois, donne des spectacles qui voguent dans les nuages et les concepts. Mais Vlachos laisse l'affaire à Yves Cusset qui sait très bien mener ses spectateurs à l'agrégation.
Lui, c'est un philosophe qui avait la télé enfant et bien du malheur entre chaque nouveau disque de Michel Sardou. Il comptait les morts de ses très proches et, forcément, n'avait pas trop l'âme légère pour badiner avec un créateur pas très créatif à son égard...
Autre bon point à distribuer à Régis Vlachos : il a évité la tentation du "Seul en scène". Grâce à la présence de la guitare et du sourire ironique de Charlotte Zotto, il ne peut pas sombrer dans la complaisance du moi-moi du moi-one-show.
Qu'il plonge sa tête dans l'eau bénite pour un petit peu énerver les croyants et jouer au Jean Reno du Grand bleu, cela n'a pas de graves conséquences. Il faut dire que tout commence par un "Salut à toi" des Béruriers Noirs qui permet d'admettre tout le reste.
Mi-drôle, mi-pathétique, Régis Vlachos ne veut pas faire rire à tout prix. Il casse ses effets trop faciles, libre à la concurrence de venir les reprendre. Il converse autant avec un Dieu qu'il nie qu'avec un public dont il feint de ne pas tenir compte.
Charlotte Zotto le remet parfois sur les bons rails pour qu'il achève ce qui est, en fin compte, le parcours d'un enfant écorché mais qui a su s'habituer à ses écorchures pour rester à jamais un enfant qui s'autorise quelques saillies d'adulte.
On ne s'ennuie jamais et l'on sait gré à ce grand gaillard barbu de ne jamais être démagogue avec son public. Régis Vlachos est un esprit simplement complexe qui aime parler de lui et des autres qu'ils prennent la forme ou pas de Dieu, de Michel Sardou ou de n'importe qui. |