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Roberto Bolano  (Editions de l'Olivier)  février 2020

Les éditions de l’Olivier ont eu la superbe idée de se lancer dans la publication de l’œuvre intégrale d’un des plus grands écrivains contemporains, disparu bien trop tôt et bien trop jeune en 2003. Roberto Bolaño.

Né en 1953 à Santiago du Chili, Roberto Bolaño émigre au Mexique en 1968 avec sa famille. Il ne reviendra au Chili qu’à l’âge de vingt ans, en 1973, pour soutenir les réformes socialistes du gouvernement Allende. Après le coup d’Etat orchestré par Pinochet, il est arrêté et brièvement incarcéré. En 1975, il fonde au Mexique un mouvement radical et avant-gardiste, l’"infraréalisme". Il s’installe ensuite en Espagne, à Barcelone d’abord, puis à Blanes. Son premier roman, Conseils d’un disciple de Morrison à un fanatique de Joyce, coécrit avec A.G Porta, paraît en 1984. En 1998, Les détectives sauvages reçoit deux prestigieux prix littéraires : le Prix Herralde et le prix Romulo Gallegos. Il meurt en 2003, à l’âge de 50 ans, laissant derrière lui onze romans, six recueils de nouvelles, ainsi que six recueils de poésie, et de nombreux textes inédits.

Depuis la parution posthume de son roman "total", l’immense 2666, Roberto Bolaño est considéré comme une figure majeure de la fiction contemporaine. La publication de ses Œuvres Complètes vient confirmer le statut déjà acquis de son vivant avec, Les détectives sauvages et La littérature nazie en Amérique. Ces Œuvres complètes comporteront six volumes qui seront publiés sur plusieurs années avec déjà l’annonce du volume 2 pour le mois de mai prochain.

Tout au long de sa vie, Roberto Bolaño n’a cessé de se considérer, avant tout, comme un poète. Le premier volume de ces Œuvres Complètes, qui vient tout juste de sortir, comporte un grand nombre d’inédits, montrant le rôle capital joué par la poésie dans sa vie et ses écrits. Le livre en lui-même est superbe, constituant un très bel objet, dépassant les 1200 pages, avec une couverture rigidifiée mais restant relativement souple pour un confort de lecture total.

Ce volume comprend de nombreux poèmes couvrant près de 600 pages que je me suis surpris à lire avec grand plaisir. Peu habitué et peu enclin à lire de la poésie, je vais régulièrement piocher quelques petites lectures de poèmes de l’auteur dès que j’en ai l’envie, laissant l’ouvrage sur ma table basse qui m’attend tranquillement. Une fois que j’aurais terminé la lecture de ces poèmes, ou bien que l’envie de les terminer arrivera, l’ouvrage prendra une digne place dans ma bibliothèque, attendant les autres volumes.

On trouve ensuite dans ce premier volume un roman de l’auteur, Amuleto, un très beau roman d’un peu plus de 120 pages qui se passe au Mexique. Roberto Bolaño imagine une femme Auxilio Lacouture, une uruguayenne qui se serait cachée dans les toilettes d’une université mexicaine pour échapper à une purge. Pour écrire ce roman, l’auteur s’est inspiré d’une intervention policière au Mexique dans les années 60 pour y arrêter des étudiants et des professeurs. Amie des poètes et de la poésie, Auxilio va passer treize jours dans ces toilettes, racontant son histoire, mêlant son passé et son futur et évoquant les personnes qu’elle a connues à l’université. Une fois encore, il est beaucoup question de poésie, dans le fond et dans la forme dans cet ouvrage que je ne connaissais pas et qui représente une belle découverte.

L’ouvrage continue ensuite avec un recueil de nouvelles, Appels téléphoniques et autres histoires, couvrant un peu plus de 300 pages. Dans un autre type de format, à savoir la nouvelle, Roberto Bolaño déploie ses immenses qualités littéraires. Appels téléphoniques est constitué de quatorze récits dans lesquels Bolano nous présente divers personnages : un vieil écrivain exilé qui participe à des concours littéraires pour oublier la disparition de son fils. Un engagé espagnol envoyé faire la guerre en Russie qui va découvrir sous la torture les vertus de l’art, l’amitié entre un adolescent et un homme énigmatique à Mexico, une ancienne star du porno qui se souvient de son amour pour un homme atteint du Sida. Parfois drôles, très souvent émouvantes, ces nouvelles que Bolaño nous propose, tout comme les Histoires qui les accompagnent sont des petites pépites de lecture.

L’ouvrage se termine par un dernier roman, Etoile distante, qui couvre 130 pages. Ici, l’auteur nous propose un roman noir qui croise l’art, l’histoire et l’horreur. Au centre de l’histoire, un jeune artiste se présente dans un atelier d’écriture que suit le narrateur dans une ville de province au Chili. L’arrivée au pouvoir de Pinochet permet à cet artiste de proposer une conception radicale de l’art de la cruauté qui passe par l’assassinat de femmes qu’il connaît dans des circonstances que le lecteur et le narrateur ne peuvent qu’imaginer. L’ouvrage nous dévoile l’imagination débordante de Bolaño, sa formidable capacité d’y mêler humour et dérision. Une fois encore, la poésie est présente dans ce roman.

Alors voilà, ainsi s’achève ce premier superbe volume des Œuvres complètes de Roberto Bolaño, fortement construit autour de l’univers poétique de l’auteur que déjà l’envie de se plonger dans le volume deux arrive. Il faudra attendre le mois de mai prochain pour cela et on en salive déjà.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "2666" du même auteur
La chronique de "Les détectives sauvages" du même auteur
La chronique de "Oeuvres complètes II" du même auteur
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Jean-Louis Zuccolini         
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