Sous l'impulsion de son directeur Eric Lefebvre, le Musée Cernushi dédié aux arts asiatiques, ouvre ses portes suite à des travaux de rénovation qui s'accompagnent d'un réaménagement muséographique de l'espace d'exposition des collections permanentes.
Scénographié par l'Atelier Maciej Fiszer avec le tropisme chromatique du rouge de la laque chinoise pour dynamiser les cimaises, les salles aux vitrines classiques sont désormais équipées de tablettes numériques tactiles permettant de faciliter et d'approfondir la visite. Le Musée Cernushi, un musée en marche entre tradition et modernité
Le principe du parcours chronologique centré l'évolution culturelle et artistique de la Chine depuis la Préhistoire est maintenu avec un florilège de pièces en majorité inédites résultant d'une nouvelle et conséquente sélection au sein des réserves.
Mais la novation consiste en l'ouverture sur les arts de la Corée, du Japon et du Vietnam annoncée dès l'entrée de la monstration sur le palier en haut de l'escalier d'honneur avec notamment des sculptures japonaises de l'époque Edo, le tigre en bois laqué et doré japonais de l'époque Edo ayant appartenu à l'actrice Sarah Bernard et de superbes bronzes animaliers, le duo cerf/biche et un superbe trio de grues.
Parmi les arts de la Chine, de nombreuses pièces sont afférentes aux rites funéraires telles les terres cuites polychromes du 8ème siècle avec un Roi céleste à glaçure tricolore qui était placé dans les temples, l'orchestre des cavalières-musiciennes et les chanteuses assises. Cette finalité sacrée se retrouve dans des pièces en céramique telle la paire de jarres funéraires en porcelaine du 13me siècle présentées dans la vitrine au fond bleu, couleur de la céramique chinoise.
La tradition a été respectée avec, dans la grande salle principale, le monumental Buddha Amida de l'époque Edo mis en regard d'un très grand brule parfum en bronze en forme de dragon à féroce gueule barbue du début de l'Ere Meiji.
Le visiteur découvre également un focus sur l'art boudhique avec notamment un chef d'oeuvre, le Grand Bodhisattva debout en bronze doré qui appartient aux rares bronzes du 14ème siècle du règne de Ming Yong.
Enfin, à l'aune de la tendance actuelle en matière muséale, le musée consacre un focus à l'art contemporain chinois avec, entre autres, le bronze "Maternité de Hua Tuanyou formé aux Beaux-Arts de paris et le beau buste en porcelaine "Jeunesse" du céramiste Ru Xiaofan.
Et a été créée une salle des peintures destinée aux oeuvres graphiques contemporaines, celles d'artistes coréens pour commencer, avec une sélection renouvelée chaque trimestre. A noter, comme pour tous les musées de la Ville de Paris, l'accès gratuit aux collections permanentes du Musée Cernushi.
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