Souvenez-vous, en plein été 2018, je m’extasiais devant un ouvrage de la rentrée littéraire qui me faisait découvrir un auteur, un certain John Boyne, et un ouvrage Les fureurs invisibles du cœur, dont je me souviens encore. Alors évidemment, une fois cet ouvrage terminé, il ne me restait plus qu’à attendre un nouvel ouvrage de cet auteur pour voir s’il était capable de m’emporter de la même façon.
Ce moment tant attendu est venu, en ce doux mois de février 2020 avec une couverture digne des vœux films américains des années 80 et un titre qui m’interpelle, L’audacieux Monsieur Swift. John Boyne est donc de retour, avec ce nouvel ouvrage que je ne pouvais donc pas manquer. L’audacieux Monsieur Swift est un excellent ouvrage, complètement différent du précédent ouvrage de l’auteur, qui confirme ses indéniables qualités d’écriture.
Au cœur de l’ouvrage se trouve ce fameux Monsieur Swift, un certain Maurice qui, au début de l’ouvrage, âgé d’un peu plus de vingt ans, a réussi à devenir ce qu’il souhaitait être depuis bien longtemps, un écrivain et un père. Pour cela, il a été prêt à tout, et la suite de l’ouvrage va nous le révéler.
A la fin des années 80, dans un hôtel Berlinois, Maurice Swift rencontre par hasard le célèbre romancier Erich Ackerman. Attiré par Maurice Swift, il va le prendre sous son aile en lui montrant les ficelles du métier d’écrivain. Maurice Swift dispose de qualités d’écriture indéniable. Ce qui lui manque pour devenir un grand romancier, c’est l’imagination, celle qui lui permet de raconter des histoires. Devenant le confident du romancier, celui-ci va l’aider en se laissant aller à lui confier son lourd passé, une erreur de jeunesse commise particulièrement répréhensible dont il va savoir se servir.
Quelques années plus tard, Maurice Swift s’est enfin fait un nom ; il a désormais besoin de nouvelles sources d’inspiration. Peu importe où il trouve ses histoires, à qui elles appartiennent, tant qu’elles contribuent à son ascension vers les sommets. Des histoires qui le rendront célèbre, mais qui le conduiront aussi à mentir, emprunter, voler. Ou bien pire encore, qui sait ?
L’homme que nous dépeint John Boyne dans son dernier ouvrage est un homme sans scrupule, un homme capable de tout pour arriver à ses fins, doté d’un cynisme incommensurable. C’est un être difficilement saisissable que le lecteur découvre au fil des pages, notamment autour du dernier chapitre (assez long) particulièrement brillant que Maurice Swift se dévoile totalement aux yeux du lecteur. L’homme que nous dépeint John Boyne est un formidable plagiaire, un voleur de haut niveau, un voleur d’histoires toute sa vie.
L’ouvrage de John Boyne, toujours superbement écrit, avec des dialogues particulièrement réussis est l’occasion pour le lecteur d’avoir une réflexion littéraire autour de la création, des prix littéraires et des auteurs.
L’audacieux Monsieur Swift est donc pour moi à la hauteur du précèdent ouvrage de l’auteur. Il confirme donc tout ce que j’aime chez John Boyne : sa plume raffinée, ses personnages qui ont de la consistance et l’audace bien sûr, celle de nous surprendre à chaque lecture. |