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Cage Meets Satie  (Paraty)  mars 2020

"Perhaps I can be blamed for my devotion to Satie. But I can never give it up… If my ideas get confused, I owe this confusion to love". John Cage

"Pour s’intéresser à Satie, il faut commencer par être désintéressé, accepter qu’un son soit un son et qu’un homme soit un homme, renoncer aux illusions qu’on a sur les idées d’ordre, les expressions de sentiments et tout le reste des boniments esthétiques dont nous avons hérité. Il ne s’agit pas de savoir si Satie est valable. Il est indispensable" John Cage

"La première fois que je disposais des objets entre les cordes, c’était dans la volonté de "posséder" les sons, d’être capable de les répéter. Mais, dès que la musique quitta mon domicile et s’en alla de piano en piano et de pianiste en pianiste, il devint clair que, non-seulement, il n’y avait pas deux pianistes qui sonnaient pareil, mais également que chaque piano produisait un son différent de chaque autre. Au lieu de pouvoir répéter, nous sommes placés, dans la vie, devant des qualités et des caractéristiques uniques à chaque occasion.

Le piano préparé, les impressions que je ressentais du travail d’amis artistes, de l’étude du bouddhisme Zen, des promenades dans les champs et les bois à la recherche de champignons, tout me conduisait à me réjouir des choses comme elles venaient, comme elles se produisaient, plutôt que pour les posséder, les conserver ou les forcer à être." John Cage

Le pianiste David Tudor entre sur scène et salue, avant de s’installer à son piano. Le public est silencieux. Il ouvre la partition, soulève le couvercle et laisse ses mains au-dessus des touches de son instrument. Cela dure quatre minutes et trente-trois secondes. Ensuite le pianiste referme le couvercle et se lève. La pièce a été jouée mais aucun son n’est sorti du piano.

Quatre minutes et trente-trois secondes de silence. Enfin pas vraiment. Le silence total n’existe pas. Ce sont tous ces bruits, tous ces sons non désirés, involontaires et imprédictibles qui forment la musique de cette pièce. Cette œuvre, provocante, expérimentale, pleine d’humour et conceptuelle est certainement la plus connue de la musique contemporaine et de son auteur : John Cage, artiste majeur de la deuxième partie du XXème siècle.

Ce n’est pas un hasard, si fils d’inventeur, John Cage imagine et développe à partir de 1938, en s’inspirant très fortement d’Henry Cowell, le piano préparé : piano où l’on place sur les cordes différents matériaux et objets modifiant le timbre de l’instrument, produisant des sons imprévisibles.

Ce n’est pas un hasard s’il y a de l’humour, une sorte de maline irrévérence dans la musique de Cage. Une de ses influences majeures est Erik Satie.

Ce n’est pas un hasard donc de retrouver ces deux compositeurs sur ce disque. Deux compositeurs qui ont en commun : la provocation, l’absence de jugement de valeur esthétique, une fausse simplicité qui n’empêche pas une réelle complexité, un intérêt pour une musique d’ameublement.

C’est à une frénésie sonore et rythmique presque tribale que nous convient les Three Dances de Cage. Le piano préparé se transforme en orchestre de percussions et ouvre tout un champ des possibles imaginaires et poétique.

"Expériences n°1" a été à l'origine utilisée comme musique pour une chorégraphie éponyme de Merce Cunningham. La forme et la matière montrent l'influence de la musique d'Erik Satie. Seules les touches blanches du piano sont utilisées et la composition utilise le mode éolien.

Le disque se termine par l’arrangement de Cage pour deux pianos du "Socrate de Satie".

D’abord drame symphonique pour voix et orchestre (ou piano) sur des dialogues de Platon : ortrait de Socrate par Alcibiade ("Le Banquet"), entretien de Socrate et de Phèdre ("Phèdre") et mort de Socrate ("Phédon"), Cage en réalise un arrangement subtile, lumineux et servira une nouvelle fois de musique à des chorégraphies de Cunningham.

Anne de Fornel, spécialiste de Cage, est dans son élément et Jay Gottlieb n’est pas en reste. L’interprétation est fine, recherchée et virtuose. Un disque passionnant !

 

En savoir plus :
Le Soundcloud d'Anne de Fornel
Le Facebook d'Anne de Fornel
Le site officiel de Jay Gottlieb
Le Soundcloud de Jay Gottlieb
Le Facebook de Jay Gottlieb


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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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