Au fil des années et de ses albums, Sébastien Tellier s’est construit un univers à part, une étonnante discographie tutoyant souvent les sommets du (des) genre(s). Un des rares musiciens, capable de se renouveler, de suivre sa propre route à la fois totalement dans et hors de l’air du temps, à la fois mainstream et à la marge.
Il semble seulement guidé par ses envies et son plaisir, faisant le grand écart entre les genres et les styles, entre bon et mauvais goût, entre complexité et vulgarité, dans le sens de très répandu. Avec sophistication, humour (cette façon d’aborder des thèmes comme la sexualité, l’enfance, la politique ou la religion), et un certain détachement, une nostalgie aussi qui est un des fils rouges de sa discographie, il sait saisir l’esprit, le son d’une époque.
Ce disque en est une nouvelle fois la preuve. L’air du temps, Tellier est allé le chercher là où il est : chez Daniel Stricker, Philippe Zdar, Nit et Nk.F (grand manitou du genre, vu aux côtés de PNL, Booba, Damso, Orelsan, Kobo ou Niska) pour le mixage et le mastering.
Ce son, cette façon de groover, l’utilisation de l’auto-tune est un réel parti pris. On aimera ou pas. C’est le nœud du problème. Soit l’on goûte à cette musique (R&B, house, pop électronique) et l’on trouvera ce disque très bon, car il y un vrai sens de l’écriture, du rythme, des dynamiques, du phrasé mélodique soit au contraire on ne goûte pas à cette musique et on trouvera ce disque comme le plus mauvais de sa discographie. Et encore, les indéniables qualités intrinsèques (mélodiques, structurels, harmoniques, rythmiques), des morceaux pourront conquérir les plus réticents.
Pour autant, Sébastien Tellier est au-dessus de cela car sa musique sert toujours le propos. Ici une célébration de la vie, alors qu’il a perdu il y a quelques jours Christophe (un de ses mentors), le génial batteur Tony Allen qui jouait sur son célèbre morceau "La Ritournelle" ou encore Zdar, mais également, du mariage, de la vie de couple, du bonheur dans les détails du quotidien.
De là à dire que Tellier est devenu un homme d’intérieur, non absolument pas, et sa discographie est définitivement passionnante !
# 06 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
Beaucoup de choses à découvrir encore cette semaine en attendant la MAG#91 vendredi. Du théâtre, du cinéma, de la lecture et de la musique au programme, et toujours le replay de la MAG#90...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.