"De quoi le jazz est-il le nom ?"

Le saxophoniste, philosophe, penseur et chercheur Raphaël Imbert est un homme de rencontres : humaines, avec les racines de la musique et de partages. C’est également un homme d’Histoire et d’histoire(s).

Celle qu’il raconte ici avec le pianiste Johan Farjot et quelques amis comme Daniel Humair, Hugh Coltman, Anne Paceo, Felipe Cabrera, Damien Varaillon, Amandine Bourgeois ou de jeunes musiciens du Centre des Musiques Didier Lockwood ou du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, c’est celle du Bal Blomet.

Le bal Blomet célèbre cabaret, situé près de Montparnasse dans le 15ème arrondissement, aux mille vies : salle de bal en 1920 fréquentée par les Antillais où se rencontrent Joséphine Baker, Miró, Desnos, Sidney Bechet, lieu de bohème après la Seconde Guerre mondiale où Albert Camus et Juliette Gréco sont habitués, puis une renaissance il y a quelques années avec Guillaume Cornut.

C’est dans ces murs de briques, dans cette ambiance feutrée mais pas guindée qu’ont eu lieu une série de concerts autour de différents thèmes : Le jazz engagé des 60’s, Ellington et la fraternité du souffle, Le blues, aux racines du rock, L’Afrique et le jazz...

Alors il y a ce plaisir évident qu’ont les musiciens à jouer ensemble, cette musique ("The Mooche" de Duke Ellington, "Yekermo Sew" de Mulatu Astatke, "Redemption Song" de Bob Marley, "Blues For Angels" de Johan Farjot, "Gravenstein" de Daniel Humair, "Memphis March" de Raphaël Imbert...), cette virtuosité, nous goûtons beaucoup au son, aux sonorités d’Imbert, ces improvisations, ces lignes mélodiques, cette émotion totalement palpable.

"De quoi le jazz est-il le nom ?" donc. Raphaël Imbert en donne sa réponse, pertinente, par le son, le jeu tout au long de ce disque et par la parole, à écouter absolument, à la fin de ce très bel album.