La plus internationale des berlinoises, Ellen Allien, est de retour avec un troisième album, Thrills, particulièrement attendu. Après le succès retentissant et unanime de Berlinette sorti en 2003, les amateurs d'électro l'attendaient au tournant…
Elle revient donc avec dix titres assez longs (cinq minutes en moyenne), un peu trop même. Des titres où son chant, beaucoup plus machinal et synthétique, se fait rare et en anglais, autre fait regrettable.
L'univers de l'album est plus sombre et foisonnant que ses prédécesseurs. Alors que sur Berlinette elle expérimentait à la perfection les potentialités de l'informatique, la reine de l'électro retrouve avec Thrills les vieux synthés pour créer un album plus dur et austère.
Quelques morceaux, moins agressifs, comme l'introductif "Come", "The brain is lost", "Naked rain" ou encore "Ghost train" se distinguent, aussi hypnotiques mais certainement moins répétitifs que les autres. Dans l'ensemble, tandis que Berlinette offrait au champ électronique quelques surprises mélodiques et d'une grande sensibilité, Thrills s'oriente beaucoup plus vers les dancefloors et vers une électro plus efficace que délicate.
DJ, productrice et fondatrice d'un des labels électro les plus innovants, le BPitch Control, Ellen Allien est depuis quelques années une figure incontournable de la scène techno allemande. Elle tourne dans les plus grands clubs du monde et a su innover dans le domaine, instaurer son propre son, mêlant habilement pop synthétique, expérimentation sonore et rythmes influencés dub et breakbeat.
Ce dernier opus n'entame nullement sa réputation et reste malgré tout un album qui saura ravir les connaisseurs et adeptes des clubs. Plus difficile cependant pour les néophytes d'écouter ce Thrills de bout en bout, un rien usant pour des oreilles candides.
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