Après trois ans d’absence, Volo est de retour avec son sixième album intitulé Avec son frère. Frédo et Olivier regardent filer le temps et dressent un premier bilan de leur vie dans cet opus à l’univers sonore épuré et organique, où le récit tutoie les tourments de l’époque.

C’est donc une histoire de frangins que nous propose Volo, de celle qui se décline au fil des cordes et des concerts, des grandes déroutes amoureuses et des rencontres qui bouleversent. Deux frères qui se mettent ensemble pour interroger la marche du monde avec lucidité, humour et tendresse, qui restent leur marque de fabrique.

On les voit un brin ébahis de se voir si juvéniles sur les camescopes désormais relégués à la cave sur "Jeune et beau", puis presque surpris de se retrouver pères d’enfants sur "Joséphine", émus comme jamais quand il s’agit de faire ses adieux à la maison des parents sur "Disons".

Sur ce nouvel album, le récit de l’intime tutoie donc les tourments de l’époque. Je me demande quand s’impose comme une chanson catalogue qui répertorie de façon cinglante et caustique les absurdités revendiquées de notre monde. "Avec son frère", qui donne le titre à l’album, raconte la condition d’un migrant et la tragédie du départ. L’occasion est pour les deux frères de partager avec franchise le regard qu’ils posent sur notre monde, en insufflant un vent de révolte et d’espoir.

Ils abordent aussi d’autres faits de société, l’adultère notamment avec "Depuis quand" mais aussi la paternité active (oui oui ça existe) avec "Heures pleines".

Accompagnés par la finesse des arrangements instrumentaux d’Alexis Campet, les Volo déploient un univers sonore épuré et organique dans lequel la guitare Volo rencontre des influences world et des rythmiques funk. La simplicité recherchée qui ne se départit pas du poétique, à l’image de "Chansons d’automne", une relecture onirique de Verlaine, délicatement posée sur des tonalités progressives et chorales.

Et une fois n’est pas coutume, c’est donc encore un bien bel album que nous propose Volo.