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puce Oeuvres complètes II
Roberto Bolano  (Editions de l'Olivier)  juin 2020

Quelques mois après avoir eu la chance de découvrir le premier tome des Oeuvres complètes de Roberto Bolaño qui laissait une place conséquente à la poésie, me voilà de nouveau aux côtés de l’immense auteur chilien avec le deuxième tome dans lequel nous retrouvons Conseils d’un disciple de Morrison à un fanatique de Joyce, son formidable premier roman mais aussi Monsieur Pain.

On y retrouve aussi des putains meurtrières et deux fictions inédites : L’esprit de la science-fiction et Les déboires du vrai policier. Et enfin, et c’est pour cela qu’il me tardait d’avoir entre les mains ce tome 2, nous retrouvons La littérature nazie en Amérique que je vous conseille vivement de lire si vous ne connaissez pas ces textes.

Ce deuxième tome commence par Monsieur Pain, un texte étrange baignant dans le fantastique qui nous emmène à Paris à la fin des années 30 autour de l’univers onirique d’un certain Monsieur Pain, un homme blessé au cours de la Première Guerre mondiale qui passe son temps autour de sciences occultes et d’acupuncture. En 1938, Madame Reynaud, une charmante femme lui demande de venir soigner un proche sur le point de mourir d’une maladie inconnue et d’un hoquet qui ne s’arrête pas. Alors qu’il n’a pas encore pu se pencher sur le cas du malade, Monsieur Pain se rend compte qu’il est suivi par des personnes bizarres (des étrangers, des espagnols, peut-être des exilés de la guerre d’Espagne) qui le surveillent de très près.

Vient ensuite le premier roman du génie chilien, Conseils d’un disciple de Morrison à un fanatique de Joyce. Direction Barcelone avec ce roman écrit à quatre mains avec Antoni Garci Porta. Les premières pages nous permettent de découvrir Ana, une sud-américaine un peu barrée dont s’éprend un jeune écrivain, Angel Ros, fan de Joyce et de Morrison. Angel Ros aime aussi le danger, il ne va pas hésiter à suivre Ana dans une sorte d’épopée sanglante, façon Bonnie and Clyde.

La suite de cet énorme deuxième tome nous propose le premier des deux textes inédits avec L’esprit de la science-fiction, un texte qui date des années 80, consacré à la ville de Mexico, on sait qu’il en écrira d’autres ensuite. Texte complexe j’ai trouvé, surtout la structure narrative qui est particulièrement éclatée, loin d’être mon préféré du tome, on y trouve des personnages que l’on retrouvera dans d’autres textes du chilien. Et puis il y a ce titre surprenant qui parle de science-fiction que l’on ne retrouve pas dans le texte.

Arrive ensuite ce que j’adore chez le chilien, les textes qui m’obligent à posséder ce deuxième tome. Que le message soit clair, il faut absolument lire La littérature nazie en Amérique qui est une merveille. Pour moi, s’il ne fallait lire qu’un ouvrage de Bolaño, ce serait celui-là, encore qu’il y a aussi 2666, qui sera je suppose dans un des tomes qu’il reste à publier pour clôturer l’œuvre complète. La littérature nazie n’est pas un recueil, c’est un regroupement de plusieurs biographies imaginaires qui ont comme sujet des écrivains latino-américains qui ont écrit des ouvrages nazis. Malgré ce que l’on pourrait croire, ces ouvrages et ces auteurs n’existent pas sauf dans l’imaginaire de l’auteur. Il construit donc de ses mots une littérature particulière associée au mal, ici le nazisme. Fascinant, La littérature nazie en Amérique nous dévoile véritablement le génie de cet auteur.

Après La littérature nazie en Amérique, nous enchaînons avec un autre recueil de nouvelles, Des putains meurtrières qui date de la fin des années 90. Variées et inégales (c’est souvent le cas dans ce genre d’exercice), ces nouvelles sont pour certaines de véritables petites pépites de lecture quand d’autres sont plus insignifiantes. On retrouve dans la plupart d’entre elles ce qui fait la marque Bolaño, à savoir une construction narrative éclatée, de l’imaginaire mais aussi de l’autobiographie et l’absence de chute, l’impression que la nouvelle n’est pas terminée, qu’elle reste en suspension.

Ce tome 2 consacré à l’œuvre de Bolaño se clôture par la deuxième fiction inédite de l’écrivain, Les déboires du vrai policier. Un peu comme le premier inédit de l’auteur présent un peu plus tôt dans l’ouvrage, ce texte que l’auteur a mis de nombreuses années à écrire se révèle être une sorte d’introduction à son dernier ouvrage, publié à titre posthume, 2666 (on y retrouve certains personnages). Une fois encore, on se retrouve avec une construction narrative bien particulière, complexe aussi, nous interrogeant si ce roman est une œuvre terminée qui avait pour ambition d’être publiée.

Alors voilà, avec ce deuxième tome, les éditions de l’Olivier continuent donc avec brio l’œuvre titanesque qu’ils se sont fixés de nous proposer la publication de l’intégralité des écrits de Roberto Bolaño. Les choix effectués sont évidemment judicieux car ils permettent de mettre en lumière la construction de cette œuvre, les thèmes qui lui sont familiers et que l’on retrouvera dans l’essentiel de ses écrits. On se rend compte enfin que les éditions de l’olivier ont fait le choix de nous permettre d’aborder l’oeuvre du chilien non pas par ses deux ouvrages les plus connus, Les détectives sauvages et 2666 mais par des textes, certains inédits, qui nous permettent de comprendre comment ils ont été construits, un peu comme s’ils étaient des étapes nécessaires dans sa construction littéraire.

Nous attendons donc avec impatience le tome 3 consacré au chilien dont nous ne manquerons pas de vous parler sur Froggy’s Delight.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "2666" du même auteur
La chronique de "Les détectives sauvages" du même auteur
La chronique de "Oeuvres complètes I" du même auteur
La chronique de "Oeuvres complètes III" du même auteur
La chronique de "Oeuvres complètes IV" du même auteur


Jean-Louis Zuccolini         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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