Mais qu'est-ce que je suis venu foutre dans cette galère, moi ? Mais qu'est-ce qu'il m'est passé par la tête en me portant volontaire pour faire la chronique de l'album "perdu" de Neil Young ?
Est-ce parce que l'album Harvest, sorti l'année de ma naissance (je te laisse compter, moi j'ai arrêté il y a longtemps) m'a profondément marqué ? Est-ce parce que cet artiste mythique m'a fasciné ? Est-ce par inconscience ou bravade ?
Toujours est-il que je dois maintenant t'en parler, voire pour les plus jeunes, vous donner envie de découvrir cet artiste et cet album à l'histoire magnifique et crois-moi quand tu auras lu ma chronique, tu auras la larme à l'œil et tu comprendras que jamais (ou presque) un artiste actuel ne fera ça. Enfin, en théorie !
Je ne vais pas te refaire la biographie de l'artiste, d'une part parce qu'il est tellement connu et d'autre part parce que je ne suis pas un spécialiste et cela ne t'apportera rien. Toutefois, il y a quelques temps, Neil Young ouvrait ses archives en ligne à tous. On y retrouvait sa musique, publiée et inédite, des films et le tout en haute résolution. Neil Young est un musicien folk, blues, rock et plus encore. Il a joué avec Cosby Stills et Nash and Young, avec Crazy Horse entre autres.
Le Canadien nous propose donc un album qu'il avait volontairement décidé de ne pas sortir en 1975. Et pour cause, il l'a composé lors de sa rupture avec Carrie Snodgrass. Il aurait donc dû sortir après le mythique Harvest, et Neil le qualifié, rien de moins que de chaînon manquant entre Harvest et Comes a time, sorti en 1978. L'album qui était prêt, de l'enregistrement à la pochette, et qui propose 12 titres, dont 7 inédits a été alors caché et c'est le sombre Tonight's the night qui a été alors sorti.
Certains titres sont pour le moins somptueux, à l'image de "Separate Ways", titre révélateur de ce que vit l'artiste à ce moment-là où le très bluesy "We don't smoke it no more" et on n'y croit pas trop vu la manière dont le titre part dans tous les sens ! Mais quelle baffe quand même de Ben Keith à la guitare, jusqu'à l'harmonica !
Neil Young s'offre Emmylou Harris en guest sur le titre "Try", inédit lui aussi. Je pourrais te parler de "Mexico" où Neil Young est seul au piano ou encore du très étrange "Florida" qui voit les verres de vin crédités en lieu et place des instruments de musique. Il a dû d'ailleurs en abuser, et d'autres substances, puisqu'il y raconte une histoire surréaliste à Ben Keith.
Fallait-il que Neil Young souffre à ce moment-là pour garder ce trésor d'amour et de désespoir pour lui seul ? Il a dû s'en vouloir puisqu'il a publié une lettre d'excuse, rien de moins, à la sortie de l'album : "pardon, cet album aurait dû sortir quelques temps après Harvest. C'est le côté triste d'une histoire d'amour."
Cet album est juste sublime, même les titres déjà connus et joués avec Crazy Horse par exemple apparaissent là sous leur forme initiale. Qui, aujourd'hui, serait capable de sortir un album de cette qualité, sans voyeurisme et en s'excusant avec sincérité de l'avoir caché ? J'aimais Neil Young et là en l'écoutant, je découvre une phase plus intime de l'artiste.
Un album à écouter de toute urgence pour les fans et pour les néophytes, afin de découvrir cet artiste.
# 03 novembre 2024 :Pendant que l'on retient notre souffle
Une semaine qui verra, ou non, le monde basculer du côté obscure de la force, la force avec un petit "f". D'ici là cultivons-nous pour éviter de finir comme "eux". Et toujours Le replay de la MAG#91 disponible en attendant la #92 le 8/11...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.