Sex, Death & The infinite Void
(Roadrunner) juillet 2020
"Modern love can feel like suicide"
Postures glam et gothiques, éclairs rock pailletés, chanteur largement mis en avant par rapport au reste du groupe, un romantisme à peine caché, un humour second degré : le clip du titre "Cyanide" est un bon résumé de ce qu’est le groupe anglais Creeper.
Too much too soon pour Creeper. Trois EP et un album en 2017, une certaine agitation autour du groupe, trop de pression et le groupe se sépare. Deux ans de silence et voilà l’ensemble de Southampton qui revient avec ce Sex, Death & The infinite Void.
Comme avec le disque précédent Eternity, In Your Arms, on se situe à la tangente entre les Misfits et Meat Loaf, petits-fils d’Aladdin Sane, avec une pensée pour My Chemical Romance, un je-ne-sais-quoi de rock anglais, de power-pop et de Roy Orbison, si, si.
Pas beaucoup de sexe, pas très mortel et pour beaucoup ce sera effectivement le vide infini, c’est assez grand public (une pièce pour que ce groupe s’il n’explose pas de nouveau finisse par remplir des stades), un peu redondant, indigeste sur la longueur et naturellement nous avons connu plus tranchant, plus théâtral, plus malsain, plus dangereux.
On passera sur le concept : deux amants, Roe et Annabelle, condamnés dans la ville, fictive, américaine de Calvary Falls à vivre des horreurs qui évidemment entre en résonances avec la vie du groupe.
Mais, il y a une réelle efficacité mélodique, des riffs XXL, une densité sonore (bravo la production), l’ambition de dépasser son propre cadre esthétique et un savoir-faire évident ("Cyanide", "Annabelle", "Four years ago", "Paradise", "Be my end").
Pas de quoi faire flancher totalement le quarantenaire désabusé mais pourquoi pas l’adolescent en mal d’un peu de piquant. Et alors ?
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.