A thousand doors, just one key
(Talitres) août 2020
Ce qui m’a immédiatement attiré chez Feldup et pour cet album, c’est la pochette. Rose avec en son centre deux mains en coupe et un liquide ou une matière noire. J’ai eu envie d’en savoir plus sur ce jeune artiste (18 ans seulement) déjà assez prolifique.
Juge par toi-même : 18 ans et déjà 9 albums au compteur. Comme tous les jeunes, il vit avec le numérique et utilise internet à bon escient. Il crée notamment une page YouTube (pas de panique, le lien est en bas) sur laquelle les maintenant 150.000 abonnés peuvent le suivre dans des jeux en réalité alternée. Je ne connaissais pas, c’est donc un "concept considéré comme une immersion narrative utilisant le monde réel comme support de création d’un scério fictif".
A thousand doors, juste one Key a mis 9 mois pour être conçu, et telle une maternité on peut le dire : quel beau bébé ! Feldup nous entraîne dans un univers pop comme je l’aime, très british, travaillé avec soin.
Je te parlais de la couleur de la pochette et ce n’est pas pour rien. Feldup revendique son goût pour la couleur, qui joue un rôle essentiel dans sa création. Pourtant, malgré cet amour de la couleur et comme il le dit "ces sonorités brutes gorgées d’arrière-plan mélancoliques révèlent des tonalités en noir et blanc où l’expressivité des sentiments est peu à peu distillée".
Cet album donc, malgré des sonorités entraînantes, à l’image des guitares qui habitent "Falling Apart", mais aussi des mélodies et un chant parfois volontairement décalé ("Attention") font de cet album une pépite de douceur teintée d’une joyeuse mélancolie ("Take It Slow").
11 titres qui passent trop vite, on en redemande. On sent chez ce gamin (oui, un artiste qui a 30 ans de moins que moi est, à mes yeux, un gamin) une telle maturité, une telle maîtrise que cela met le vertige. Imaginez ce que cela va être dans 5 ans !
Cet album ne doit pas être apparenté à la résultante d’un processus de création en période de confinement, mais Feldup, qui y revendique ses influences, y laisse résonner la situation actuelle, et cela pour notre plus grand plaisir.
Cet album résulte plutôt du changement de cap dans la vie de l’artiste qui quitte sa Franche-Comté pour Paris afin d’y suivre ses études. Comme il l’explique si bien lui-même : il n’avait pas anticipé la tristesse, la solitude que cela pouvait engendrer. De cette expérience, il en aura sorti cet album, un concept-album en quelques sortes et je comprends mieux le dernier titre "Paris I hate You" !
Je comprends mieux aussi cette mélancolie, mêlée parfois de fulgurante joie et toi aussi, je n’en doute pas une seule seconde !
Voilà, je souhaite sincèrement que ce jeune artiste, plein de promesses, puisse nous proposer encore longtemps de magnifiques compositions comme celles de ce superbe album.
Il est d’actualité, plus que jamais, de soutenir les artistes, et pas seulement en paroles, mais aussi et surtout en actes. Alors fonce découvrir cet artiste et les autres du catalogue de Talitres.
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