Devant la salle de la rue Oberkampf , une question rebondit en écho autour de moi : "Que peuvent bien donner les programmeurs géniaux de Coldcut en live ?". Bien sûr, tout le monde a apparemment entendu parler de telle ou telle prestation télé et du concert des Transmusicales, mais concrètement ? Eh bien, ça arrache.
Plutôt qu'à une sorte de DJ-set amélioré, c'est à un vrai concert structuré que les spectateurs assistent.
La première partie, uniquement constituée de vieux morceaux, prouve – si besoin était – que les Coldcut sont toujours les maîtres incontestés du big beat et de la drum & bass. C'est une véritable explosion sonore et visuelle qui assaille l'audience du Nouveau Casino, complet pour l'occasion.
La rythmique pulse, les breaks sont ultra répétitifs, les samples foisonnent et quand il y a des basses, elles pénètrent directement l'estomac…
Epaulé par un VJ aussi terrible qu'eux, on entendra et on verra tout.
Côté son : des extraits de french cancan, des beats puisés ça et là, des dialogues plus ou moins improbables (tirés d'émissions, de films, de discours politiques).
Coté image, les spectateurs auront droit à Hitler et Nixon en marionnettes (hum !), au ninja du label qui fait du surf (j'exagère mais presque), à Georges Bush, à des extraits de films (dont un Jean Renoir, dont on retrouvera le visage à la fin du concert, étrange non ?) et même, oui, même à un long passage d'un épisode du dessin animé Tintin…
Cela pourrait paraître sombre ou, alternativement, risible mais l'exubérance et la puissance de feu des CC coupent absolument le souffle.
En fait, on s'en prend plein la tronche.
La deuxième partie, plus soft et moins longue, est axée sur Sounds & Mirrors, le dernier album du duo.
Avec des guests prestigieux (dont Mike Ladd), les morceaux sont plutôt différents des versions de l'album. Il est néanmoins très désagréable d'entendre un partie chantée complètement enregistrée. Quand même : c'est sur un "Everything is under control" absolument terrible, pendant lequel les deux tossers s'offrent un dialogue épique, que se termine le premier set.
La troisième partie – les rappels en fait – est une sorte de bric-à-brac breakbeat avec plus de morceaux et de beats (ce n'est pas moi qui l'invente), à grand renfort de samples (Ennio Moriccone, Depeche Mode). Bon. Au moins les spectateurs ne risquent pas d'oublier que les CC sont aussi des remixers furieux.
Coldcut en live ? C'est comme un X, avec du bruit, des flashs, mais sans les inconvénients du X et qui dure plus longtemps. Comme ils repassent dans quelques mois, le mieux c'est d'aller vérifier par vous-même, cela vous fera réaliser des économies. |