BumCello : n.m. Bum comme percussion. Cello comme violon. Groupe atypique de la scène jazz française.
Cette simple définition ne peut à elle seule résumer l'esprit du duo composé de Cyril Atef et de Vincent Ségal. Certes le "célèbre" batteur de M alias Mathieu Chédid, connu pour sa batterie bizarroïde composé d'un bidon à eau lui servant de tom, et le musicien de classique orné de multiples prix sont des pointures dans leur domaine respectif.
Cependant, outre leur niveau technique impressionnant, ce qui m'a le plus marqué dans l'excellent concert qu'ils nous ont offerts est leur capacité à faire vivre une musique originale et complexe. En effet je ne connais pas beaucoup de groupe qui fait chanter et taper des mains un public, pas toujours musicien, sur des cellules rythmiques basées sur 9 ou 13 temps. Ces deux là ont un sens de musical exceptionnel !
En effet, sur plus d'une heure et quart de concert, une bonne heure d'improvisation totale nous a été gratifiée. Il faut certes une bonne dose de talent pour réussir une telle prouesse mais aussi une bonne dose de culot pour oser faire ce que peu de groupes font : improviser sur des thèmes aussi variés que la jungle, le reggae ou encore le rock et créer une parfaite symbiose entre le duo et son public.
Le public est conquis et la descente de Cyril Atef au milieu de la foule à fini de convaincre les plus réticents à ce world jazz original et haut en couleur. Un peu de pub pour leur dernier album, qui est à mon goût bien moins intéressant que leur concert, une dernière banderille en direction des organisateurs pour l'ouverture du nouveau Bikini et la première partie se terminait sur une note bien agréable.
Une belle première partie ! La lumière s'éteint et j'attend avec impatience l'arrivée de Niels Peter Molvaer, qui est censé être le clou de la soirée.
Oh surprise, la salle pleine à l'arrivée de BumCello se vide au fur et à mesure. Certes, c'était le batteur de M. qui était en première partie et il est bien possible qu'une partie des personnes présentes soit venue pour lui. Le public n'était pas connaisseur ? Ou au contraire, il connaissait parfaitement NPM (pour les intimes) et il estimait que le groupe norvégien ne valait vraiment pas la peine d'être vu ?
Et bien je vous laisse deviner la suite : j'ai pris une énorme claque. Le trompettiste norvégien, un des pionniers de l'electro-jazz, nous a offert une heure et demie de jazz expérimental dans une ambiance mystérieuse et poétique. Certes le premier morceau pouvait sembler indigeste tant la prestation scénique de BumCello était vivante.
L'effet de surprise étant passé, il nous suffisait de fermer les yeux pour nous sentir voyager au milieu des fjords. Les tempi variaient peu sauf peut être pour un ou deux morceaux plus "jungle". Sa sonorité unique et la parfaite utilisation de l'electro dans tous ses morceaux furent pour moi une très belle découverte et une surprise que je n'attendais pas. Sa musique, apaisante et splendide, nous rappelle qu'il est un grand du milieu jazz-expérimental et que sa place auprès de noms comme Truffaz est loin d'être usurpée.
A découvrir a-b-s-o-l-u-m-e-n-t !
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