Blast Candy est un quatuor français composé d’une front girl rugissante et de trois musiciens à pleine puissance au service d’un son brut bien punk. D’ailleurs, le nom du groupe est parfait : Blast Candy ou Bonbon (clitoris ?) explosif. A l’écoute, on peut penser aux Stoogges avec un Iggy féminin.

Ce premier album renvoie au mouvement riot grrrl même si le groupe n’est pas purement féminin. L’esthétique de l’album avec ces grosses lettres roses renvoie également aux fanzines de cette époque.

Un petit rappel pour les plus jeunes. Le riot grrrl est un mouvement musical né au États-Unis au début des années 90´s concomitamment au grunge. Y régnait un esprit musical alliant à la fois le punk et le rock alternatif avec un discours ultra-féministe. Si tu ne connais pas, alors, après la commande du LP de Blast Candy, jette une oreille sur Bikini Kill (l’excellent "Rebel Girl"), Bratmobile ou Babes in Toyland.

Ouverture du disque avec "Too bad it’s a girl", titre évoquant les filles en galère. Le ton est donné de suite, ça va cogner. Le reste du disque (10 titres au total) est dans la même veine, DIY, puissant tant sur la musique que sur le discours politique ("Break the silence" par exemple). Le groupe est clairement porté par le chant (et la présence scénique, j’imagine) de la chanteuse.

Il y a juste un titre spoken word en français "Suis une pute" qu’on a trouvé moins convaincant. En revanche, bien convaincu par la grosse ligne de basse "Taste my candy", une ode à goûter au... clitoris. L’album se clôture sur "La femme dans la voiture rouge", jolie texte de Hettie Jones, poétesse associée à la Beat Generation.

L’esprit révolutionnaire du mouvement punk féministe des 90’s a encore toute son actualité en 2020. Blast Candy en est la confirmation.