En cette première soirée "Découverts théâtrales" de l'année 2006, Xavier Jaillard recevait les metteurs en scène Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé qui officient en tandem depuis quelques années déjà.
A l'affiche du Théâtre rive Gauche depuis juin 2005 avec la pièce "Les héritiers" d'Alain Krief, ils travaillent déjà sur de nouvelles créations qui verront le jour très prochainement.
Et comme vous le voyez, ils ne sont pas venus seuls puisqu'ils sont entourés d'une belle brochette de comédiens (de gauche à droite : Lydie Denier, Sonia Dubois, Serena Reinaldi et Fabrice Tolou) qui nous ont donné la primeur de lire quelques extraits de la pièce "Les demoiselles d'Avignon".
Xavier Jaillard : Avant de parler de votre actualité 2006 avec "Picasso", il faut rappeler pour ceux qui l'ignorerait encore, que vous avez de solides et sérieux parcours. Ainsi Jean-Pierre Dravel vous avez suivi les cours Simon, Florent, Jean-Laurent Cochet et le Conservatoire.
Jean-Pierre Dravel : Oui, monsieur ! Mais je ne me souviens de rien !
Xavier Jaillard : Vous avez été comédien de Georges Wilson.
Jean-Pierre Dravel : Oui, monsieur ! Pendant 11 ans !
Xavier Jaillard : Vous avez reçu le Grand Prix de la Ville de Paris, de la Compagnie Renaud-Barrault , Prix Béatrice Dussane, Prix Maurice Escande...
Jean-Pierre Dravel : Oui, monsieur ! Et tout ça pour avoir tout oublié et avoir de l'instinct et être aujourd'hui. Et l'amour aussi !
Vous travaillez aujourd'hui avec Olivier Macé.
Jean-Pierre Dravel : Oui, c'est l'aigle à deux têtes.
Xavier Jaillard : Avez-vous monté des pièces individuellement, seuls ?
Jean-Pierre Dravel : Oui, absolument. Par exemple j'ai monté "Montserrat" à la Cité Universitaire , "Oriana" au Théâtre de l'œuvre, "Libre sont les papillons" à la Comédie de Paris, "Les mains sales" au Théâtre Antoine, "Le squatt" avec Marthe Mercadier.
Olivier Macé : La 1 ère mise en scène commune était pour "Ladies night"
Xavier Jaillard : Spectacle pour lequel vous avez reçu un Molière.
Olivier Macé : Oui. Je crois que mon apport à été bénéfique.
Jean-Pierre Dravel : Ce n'est pas vrai car la même année Madame Marthe Mercadier a été nommée pour "Le squatt"
Xavier Jaillard : Vous aviez monté un "Bernard Dimay" à la Comédie de Paris.
Jean-Pierre Dravel : Oui, avec Laurence Badie et Pierre Hatet. Ce spectacle a beaucoup tourné.
Xavier Jaillard : Il y a eu aussi "Faut-il tuer le clown?", "Un homme parfait" à la Michodière, "Treize à table" toujours avec Marthe Mercadier…
Jean-Pierre Dravel : oui…car elle a des jambes, messieurs dames ! Je mets en scène ses jambes !
Xavier Jaillard : … et puis "Les amazones", "Copier-coller"…et "Les héritiers"
Jean-Pierre Dravel : Oui et il y eu juste avant une magnifique pièce américaine de Terence Mac Nally "Love valour compassion" qui a été nommé 2 fois aux Molière.
Xavier Jaillard : Et pour vous Olivier Macé, vous avez également un parcours de comédien avec un beau répertoire. Et depuis 1998 vous vous consacrez à la mise en scène.
Olivier Macé : Oui. Mais de temps en temps je joue encore quelque fois. Ce fût le cas dans "Love valour compassion" et je vais jouer dans "Clémentine".
Jean-Pierre Dravel : Et Madame Mercadier adore ses jambes !
Olivier Macé : Nous allons faire un concours de jambes ! (rires)
Xavier Jaillard : Parlons du futur ! Et je crois que c'est "Picasso".
Jean-Pierre Dravel : En fait, nous avons 3 projets pour cette année. Le plus proche c'est "Clémentine" une pièce de Jean Barbier qui débutera en février, le 18 février exactement, au Théâtre des Nouveautés. Et nous avons le grand honneur et l'avantage d'avoir pour cette pièce l'une des plus belles actrices françaises, sinon la plus grande Mademoiselle Marthe Mercadier qui est parmi nous ce soir dans la salle (ovations).
Il s'agit d'une pièce de divertissement extrêmement drôle qui raconte l'histoire d'une femme fabuleuse, au passé lourd, et qui a une plantation de café au Brésil, qui aime la samba et qui va prendre un clochard pour son neveu à la suite d'un quiproquo. Et tout sera une suite de quiproquos et de rebondissements.
Xavier Jaillard : (en direction de Marthe Mercadier dans la salle) Vous allez danser la samba?
Marthe Mercadier : Cela fait 50 ans que je danse la samba!
Olivier Macé : Il s'agit d'une pièce dans la pure tradition du boulevard.
Jean-Pierre Dravel : Un autre projet c'est "SOS PDG" de Louis Ferragan qui est une création pour septembre.
Xavier Jaillard : Et Picasso?
Jean-Pierre Dravel : C'est un très beau projet.
Xavier Jaillard : Nous allons demander à Olivier Macé de faire le pitch.
Olivier Macé : En réalité, la pièce s'appelle "Les demoiselles d'Avignon" du nom du tableau peint par Picasso.
Il s'agit d'une comédie historique qui raconte la genèse de ce tableau. Picasso aimait les femmes et très jeune en 1898, il fréquentait un bordel de Barcelone rue d'Avino. La pièce nous emmène dans ce bordel et décrit le passage de Picasso qui tombe amoureux d'une des prostituées qui lui paiera son billet pour aller à Paris. La seconde partie de la pièce nous emmène 8 ans, après alors que le bordel est fermé, dans un café où les prostituées découvrent le fameux tableau et s'y reconnaissent.
Il s'agit d'une pièce espagnole de Jaime Salom qui a connu un très grand succès à Madrid et reçu de nombreuses récompenses. La pièce, écrite par un chirurgien espagnol qui a investi son argent dans l'achat de théâtres dans lesquels il fait jouer ses textes, nous a été proposé par un agent international. Cela fait deux ans que nous travaillons sur ce projet. Jean-Pierre Dravel : C'est une très grande pièce qui comporte de très beaux caractères de femmes, bien rendus dans l'adaptation de Jacques Collard et Nicolas Laugero, au milieu desquelles se débat Picasso d'une bouillonnante sensualité et d'une force virile impressionnante. On découvre ce que sera Picasso plus tard. Et puis il y a le sexe, l'amour… Le texte est très fort et plein de couleurs.
Xavier Jaillard : Et bien nous prenons rendez-vous.
Jean-Pierre Dravel : Nous l'espérons ! |