Comédie dramatique de Paul Hengge, adaptation de Stephan Meldegg et Attica Guedj, mise en scènede Stephan Meldegg avec Philippe Clay, Philippe Laudenbach, Juliette Armanet et César Meric.
Au Théâtre La Bruyère qu'il dirige depuis plus de vingt ans, Stephan Meldegg, avec la complicité d'Attica Guedj, a le nez fin et le goût sûr puisqu'il collectionne les Molière. En ce début d'année, il assure, une fois encore, une saison de belle qualité.
Avec "L'escale", Paul Hengge a écrit un huis clos plein de finesse, de suspense, d'humour et d'humanité qui aborde une thématique, au demeurant classique, celle de la culpabilité.
Une nuit dans une salle de transit d'un aéroport, un voyageur regarde la télévision quand entre un vieil homme qui semble en proie à une certaine fébrilité. S'engage alors un dialogue qui se mue en face à face étrange et inquiétant entre le vieux juif allemand rescapé de l'holocauste, devenu bouquiniste à New York, qui semble être le jouet d'événements extravagants et le voyageur anonyme allemand.
De propos convenus en confidences habilement soutirées, d'échanges à fleurets mouchetés en mises en cause virulentes, le voyageur semble tisser une sorte de toile d'araignée autour du vieil homme. La tension monte progressivement au fur et à mesure que certains fils se dénouent et font peser un doute sur cette rencontre improbable. Mais n'est-il pas vrai que le hasard n'existe pas ?
Philippe Laudenbach, parfait en polémiste incisif, roué et énigmatique, donne la réplique à Philippe Clay tout simplement impressionnant dans un rôle exceptionnel qui lui permet de jouer dans toute la palette des sentiments et des émotions.
Il faut bien reconnaître que dès l'entrée en scène de ce dernier, un sentiment d'empathie envahit le spectateur impressionné par sa silhouette de grand escogriffe à barbe blanche, sa voix caverneuse et son œil pétillant de malice.
Un vrai régal ! |