Constantine
(Full Rhizome / Brouhaha) novembre 2020
Constantine, 1962. La famille Ceccaldi est obligée de fuir avec le petit Serge âgé de deux ans une Algérie nouvellement indépendante, le pays dans lequel elle vivait depuis quatre générations pour revenir en France. De cet exil, Serge Ceccaldi va se construire une histoire, une vie. Une vie de lutte, au sens noble du terme, qui l’amènera à militer socialement et à créer à Orléans une école de musique ouverte à tous. A composer aussi, beaucoup, pas loin de 600 œuvres. Et puis il y a cette "détermination inébranlable que l’art est un paquebot qui ne fera jamais naufrage et sur lequel bien plus de personnes devraient se réfugier" sur lequel se construiront ses fils Théo et Valentin et de nombreux autres musiciens.
C’est cette histoire, son histoire qu’ont décidé de raconter musicalement Théo et Valentin en recherchant, arrangeant et interprétant, se réappropriant sa musique. Et, comme il est question de famille, il est tout naturel de retrouver la famille musicale de ces deux musiciens : Quentin Biardeau, Roberto Negro, Gabriel Lemaire, Guillaume Aknine, Florian Satche, Adrien Chennebault, et quelques invités, prestigieux : Leïla Martial, Thomas de Pourquery, Yom, Fantazio, Abdullah Miniawy, Emile Parisien, Airelle Besson, Robin Mercier et Michel Portal. Ensemble, ils deviennent "Bâtisseurs de ponts" entre jazz, musiques folkloriques, classiques… Ensemble, ils créent une œuvre intense, puissante, une épopée, un hymne à l’amour, pour un père, un pays, la musique, la liberté.
Il y a une force, qui nous prend à la gorge, un mouvement, une dynamique qui porte clairement. Et comment ne pas être transporté par des titres aussi forts et beaux que par exemple : "La règle du scarabée" avec Thomas de Pourquery, "Et même le ciel" avec Michel Portal qui nous fait voyager au rythme d’une sorte de tango, "La trace du papillon" où Airelle Besson tisse une délicieuse toile, "Falak falak" où Abdullah Miniawy évoque une spiritualité lointaine ? C’est aussi un fil conducteur, une impression que l’on retrouve dans "Sous les plis de l’aurore" avec Leïla Martial ou le singulier "Sigognac" avec Émile Parisien.
Bon, après cela n’engage que moi, mais à la fin du disque, j’avais un peu plus que les larmes aux yeux...
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.