Intrications quantiques
(Catgang / Time Released Sound) octobre 2020
Je n’y connais rien à la physique quantique. Du coup, je me suis un peu renseigné sur l’encyclopédie du futur, autrement dit internet pour en savoir plus. Alors je vous l’apprends peut-être mais l’intrication quantique de deux objets signifie qu’ils ne sont pas indépendants même séparés l’un de l’autre par une grande distance. Ces deux objets ne font donc qu’un, du moins dans le monde de la physique quantique.
Si loin si proche donc, comme dans le film de Wim Wenders. Une histoire d’ange, de retrouvaille, de séparation. Tout à la fois.
D’ailleurs, ce deuxième album d’un triptyque à venir (déjà commencé par l’excellent Géométries sous-cutanées l’an dernier) s’ouvre sur "Eros & Thanatos". Avouez qu’il est difficile de faire plus éloignés et plus intriqués que ces deux-là ! L’amour et la mort, le commencement et la fin.
Un piano magnifique habillé d’illustrations sonores qui vous hypnotise en moins de temps que les 6 minutes de ce premier titre. Un voyage immobile, un imaginaire qui se met à galoper.
Hypnotique. Voilà un mot qui sied bien à Intrications quantiques, comme sur "Blurred Shapes" et sa montée en puissance inattendue où l’électro côtoie l'acoustique (encore un bel exemple d’intrication d’ailleurs).
Pour les fans de musique de jeux vidéo, ou de film on rêverait de voir des histoires se dessiner sur cette musique, d’ailleurs on pense parfois, piano oblige, à la bande-son de Celeste ou Gris.
Intrications Quantiques fait la part belle au piano certes mais pas que. Watine mêle habilement electro et divers sons prélevés de-ci de-là, au fil de ses balades à ces magnifiques pièces de piano. Des illustrations sonores qui apportent une densité incroyable aux morceaux. C’est organique et émouvant. Les six titres, même s’ils prennent leur temps, passent bien vite et appellent inlassablement une nouvelle écoute, et à chacune on prêtera l’oreille à un nouveau détail, un son, une ambiance que l’on n’avait pas forcément consciemment perçu auparavant.
"Interstellar Un-Ravel" qui ferme la marche est un titre splendide, hommage savant et pourtant très instinctif (je ne vous refais pas le coup de l’intrication, vous avez compris) à Ravel et à Björk. Plus que jamais, à l’écoute de ce titre, notre imaginaire prend le dessus de façon épidermique, frisson garanti sur ce titre qui relie deux mondes avec le plus grand naturel et cette minute finale enfonce définitivement le clou.
Après ça, le silence s’impose. Qu’écouter d’autre à part Intrications Quantiques ? Que dire d’autre. Bravo, et encore ! Sans présumer de la nature du troisième volume de cette trilogie, il y a fort à parier qu’elle fera date et nous accompagnera longtemps.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.