Il y a encore des gardiens de phare et Saïda Churchill reste fidèle au poste contre vent et marées.
Dans "Sujet : Chomsky", elle incarne Léna, une étudiante qui a choisi comme sujet de thèse Noam Chomsky.
Considéré comme un des plus grands intellectuels vivants même par son ennemi le New York Times, libertaire, linguiste, philosophe, politologue, fondateur de la grammaire générative transformationnelle, professeur de linguistique au Massachusetts Institute of Technology, Noam Chomsky est connu pour ses nombreux écrits politiques, ses pensées altermondialistes, son analyse du rôle des médias et ses analyses critiques des actions militaires américaines.
En France, il reste surtout connu pour avoir déclenché les passions après avoir signé la pétition en faveur de la liberté d'expression de Faurisson. Un tel penseur ne pouvait qu'apporter de l'eau au moulin de Saïda Churchill qui ne baisse pas les bras.
Léna, anarchiste, intégriste non pratiquante, refuse de se plier à la pensée dominante et revendique son droit de penser et d'agir, de garder les yeux ouverts. Elle vitupère contre le terrorisme d'état, le capitalisme, le monopole de l'argent et nous invite à réfléchir notamment sur la manipulation des masses par le biais de la désinformation qu'elle émane des états ou des journalistes.
Ce soliloque grave et optimiste, étayé par des citations de Chomsky, est un questionnement salvateur.
Et puis, comme toujours dans ses spectacles, il y a un moment de grâce qui fait que ce n'est pas qu'une conscience éveillée. Elle vient nous prendre la main et la poser sur son cœur. Preuve d'une grande humanité.