Une cithare, non, ce n’est pas une cithare c’est autre chose, mais ça fait le bruit, pardon, la musique de la cithare, ça dzouuingue comme quand les manouches prennent une goulée d’air avant de pleurer des vocalises au coin du feu, si si, j’t’assure, c’est presque de la cithare.

C’est triste, comme un homme qui pleure parce qu’un enfant qui va à la potence, ce sont les exils et les départs forcés, c’est l’étincelle qui s’amenuise. Armande Ferry-Wilczek écrit et compose cet album de confidences pour cœurs en vrac : Qui naît dort plus.

Des baignades en eaux troubles, des séparations et des cœurs enfermés, obligés de se souler aux MonChéri parce que le stock de vin est épuisé. Ne rigolez pas, on est tout aussi malade après, le lendemain pour les plus chanceux, toute la nuit pour les poissards.

Et ces sifflements imitant les gémissements dans les coussins pour étouffer le désespoir de la maladie, c’est l’accordéon qui tend un mouchoir pour sécher les larmes. Le désespoir affleure des mots d’Armande Ferry-Wilczek, des accords exsudent les cœurs brisés et les corps défunts.

Les textes sont omniprésents dans cet album, ils sont en première ligne, ce sont eux qui pilotent tout au long du voyage de l’écoute. Et ils emmènent sur des terres nostalgiques d’amours perdus et d’espoirs déchus. Parce qu’il est bon aussi quelquefois de se laisser aller à la tristesse. Mais pas trop hein.