C’est toujours un immense plaisir que de retrouver une publication d’un auteur qu’on aime particulièrement chez Froggy’s Delight, un certain Jean-Philippe Blondel qui nous offre toujours des ouvrages marqués par le sceau de l’authenticité et de la sincérité. En août 2019, l’auteur nous proposait un superbe ouvrage intitulé La grande escapade dans lequel il nous embarquait dans le territoire de l’enfance.
L’auteur nous emmenait au cœur des années 70 dans un petit village de province au cœur d’une école et de la vie de ses instituteurs. Autour de ça, l’auteur nous dépeignait l’histoire de cette période, les problèmes écologiques qui apparaissaient, le choc pétrolier, la crise économique, l’émancipation des femmes.
On avait pris un immense plaisir à suivre une bande de gamins et leurs instituteurs autour d’une écriture empreinte de nostalgie. C’est donc un grand plaisir que de voir l’auteur revenir avec son nouvel ouvrage, Un si petit monde qui nous permet de retrouver les mêmes personnages quelques années plus tard, à la fin des années 80.
Des années ont donc passé et la planète entière, fascinée, suit heure après heure la chute du mur de berlin. On se retrouve en 1989 au cœur d’un évènement historique mondial marquant la fin de la guerre froide. Mais en même temps, la peur du SIDA s’installe, la mondialisation s’affirme et les questions qui vont avec. Un monde nouveau se met-il en place, orienté vers une vie meilleure. Très vite, l’histoire reprend sa place, la guerre du Golfe pointe son nez, prouvant que ce nouveau monde n’a rien à envier à celui qui le précédait.
Au milieu de tout ça, notre petite équipe d’habitants du groupe scolaire Denis Diderot redéfinit sa place dans la société. Janick, veuve, et Michèle découvrent qu’on peut vivre sans problème sans homme tandis que Philippe, l’éternel indécis, victime d’une déception amoureuse, se voit confronter à la révélation d’une vocation. Geneviève, de son côté, semble inamovible, avec un secret qu’elle cache jalousement, en rapport avec Janick, qui va soudain faire bouger les lignes.
Alors voilà les adultes du précédent ouvrage ont pris quelques rides, leur carrière au cœur de l’éducation nationale est sur le point de s’arrêter et leurs enfants, en même temps sont devenus adultes.
Avec ce nouvel ouvrage, l’auteur confirme son art et sa passion pour nous narrer les histoires de gens ordinaires, ces classes moyennes de province. Il continue évidemment de le faire avec l’humour qu’on lui connaît mais aussi beaucoup de tendresse qui font que l’on s’attache aux personnages qu’il nous raconte.Il est aussi intéressant de voir comment l’histoire de l’époque a des conséquences sur la vie de ces gens de province.
Evidemment, il me semble plutôt judicieux d’avoir lu La grande escapade pour décupler le plaisir de voir comment les personnages ont évolué avec le temps qui passe et sa société qui évolue. Mais en même temps, la lecture seule de ce nouveau roman reste tout à fait possible, elle donnera aussi peut-être l’envie au lecteur d’aller lire le précédent ensuite, ce qui est aussi tout à fait possible. A noter d’ailleurs que La grande escapade est sorti en même temps en poche chez Folio. Acheter les deux est donc un choix judicieux à mon avis. |