C'est toujours un plaisir de découvrir un nouvel album de Jay-Jay Johanson. Il sort son treizième album, et on a l'impression de revoir un ami après une trop longue période sans nouvelles. Pourtant, avec ce nouvel album, deux ans après le très beau Kings Cross, on retrouve Jay-Jay Johanson tel qu'on le connaît, et pourtant légèrement différent.
Est-ce le confinement qu'il l'a changé, qui l'a fait mûrir ? Il semble pourtant toujours vibrant d'un spleen tout adolescent sur "Amen", une histoire d'amours non partagées sur fond de compilations enregistrées sur cassette et de groupe à aller voir en concert. Alors que "When Life Has Lost Its Meaning" ou "Why wait until tomorrow" réveillent les rythmes trip-hop de ses premiers albums, Whiskey et Tatoo.
Il revient aussi, sur "Vertigo" ou "Stalker", sur son obsession pour les ambiances cinématographiques néo-noires qu'il avait déjà explorées sur ses albums Poison ou Cockroach. Mais Rorschach Test, malgré tous ses aspects familiers, renferme une part plus sombre, comme sur le très soul et très cool "I don't like you".
Depuis 25 ans, les chansons de Jay-Jay Johanson accompagnent nos vies, sont les marqueurs de certains événements ou de certaines parenthèses dans nos existences. Avec Rorschach Test, Jay-Jay Johanson semble livrer un album somme de cette période, se retourner sur ce quart de siècle sans aucune nostalgie mais en en tirant toute la sève pour livrer ce qui est peut-être l'album le plus dense de sa carrière. Rorschach Test se déguste comme un alcool fort, fruité et complexe qu'on boit seul pour réchauffer le corps et le cœur quand la nuit est tombée depuis un peu trop longtemps.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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