"Un grand maître, un grand classique et un grand moderne". Théodore Dubois

Sous l’impulsion du pianiste Laurent Wagschal et pour faire écho au centenaire de la mort du compositeur, la nouvelle sortie du très beau label Ad Vitam Records s’attache aux œuvres pour cordes (sous forme de duos) de Camille Saint-Saëns. Œuvres réunies pour la première fois sur disque. Sur ces trois disques, nous retrouvons donc : Duos violoncelle et piano : 1ère Sonate op.32, 2ème Sonate op.123, 3ème Sonate, Suite op.16, Romance op.36, Allegro appassionato op.43, Romance op.51, Le cygne, Chant saphique op.91, et Prière op.158, Gavotte op.16 bis n°3, et Duos violon et piano : 1ère Sonate op.75, 2ème Sonate op.102, Triptyque op.136, Berceuse op.38, Prélude du Déluge, Méditation, Sarabande et Rigaudon op.93, Élégie op.143, l'Air de la pendule et Élégie op.160.

Pour accompagner Laurent Wagschal dans cette très belle entreprise des musiciens virtuoses, la violoncelliste Pauline Bartissol, les violonistes Pierre Fouchenneret, Sébastien Surel et Ayako Tanaka.

Tous conjointement ils forment L’ensemble Le Déluge, nom rappelant l'oratorio de Saint-Saëns, et son célèbre solo de violon apparaissant dans le prélude.

Saint-Saëns est (et sera pour Fauré par exemple) un modèle pour l’écriture de la musique de chambre, donnant une place importante à ce genre, à la fois moderniste mais représentant également un monde disparaissant. Il y a chez lui, et que l’on retrouve dans ces pièces, un sens mélodique, un souci d’équilibre entre style et forme, une force, loin des effusions du romantisme. Tout cela porté ici par de belles interprétations, l’alternance de violonistes ne gâchant en rien l’unité générale du projet. Au contraire, on sent tout au long de ces pièces une entente parfaite, un sens des dynamiques, un élan commun.

Un disque somme du "diable déguisé" Proustien indispensable.