Si
les Matmos ont accédé à une forme de reconnaissance
véritable en pataugeant de bon cœur dans les geysers givrés
d’Islande pour habiller en neuf le dernier album de Björk,
le duo avait auparavant largement fait parler d’eux par leurs textures
organiques et leurs choix de samples pas typiques.
Ici on fait face à une production sonore assez incompréhensible
qui laisse sur le carreau ceux qui les fréquentaient avec estime. On
ne comprend pas ce disque, qui commence comme une sorte de BO cheap de film
de genre aux influences folkloriques approximatives avant de nous convaincre
rapidement de la supercherie. Ils assument des compositions kitschissimes jamais
surprenantes et devant lesquels on se fait des nœuds au cerveau pour essayer
d’y trouver quelque chose de ne pas entièrement décevant.
A n’y rien comprendre, c’est comme s’ils avaient expérimenté
autour des stéréotypes de musique de supermarché pour saisir
l’essence de leurs fautes de goût. On peut échafauder bien
des hypothèses : contre pied anti élitiste, pari de fin de soirée
arrosée, erreur de pressage, délire régressif… Dans
tous les cas on est déçu et dépité.
On ira jusqu’à tenter l’écoute pour se faire une
idée du désastre, ne serait ce que par curiosité, mais
le constat est consternant. De ce magma innommable on trouve quelques titres
en fin d’album qui auraient pu sans problème trouver leur place
dans un vrai disque ("the struggle against unreality" notamment
surprend et tente), mais on baisse les bras bien avant pour leur accorder un
intérêt sincère.
Inécoutable au premier degré. |