Triple affiche ce soir là à la Maroquinerie.
C'est à Arman Melies qu'est laissé le soin d'ouvrir la soirée.
Fin 1994, il a sorti un deuxième album Néons blancs et Asphaltine qui tissait un univers poétique et contemplatif riche en mélodies épurées.
Ce soir, en solo, il jouera, comme c'est de plus en plus la coutume, avec des samplers pour enregistrer en temps réel des boucles de sons venant renforcer au fur et à mesure ses morceaux. Joseph Arthur et Dominique A sont parmi les plus connus à se prêter à l'exercice pas toujours facile pour le public car l'exercice peut s'avérer plus laborieux qu'artistique.
Néanmoins, Arman Melies s'en tire plutôt pas mal et ses titres basés évidemment sur des boucles répétitives évoluent entre électro et pop claire (oui c'est bizarre, comme vous dites). Et même s'il lui a fallu changer le câble de sa guitare entre 2 titres, il réussit à jouer de l'incident en chantant un "incident technique" de façon hypnotique.
Mais c'est déjà au tour des jeunes Diving with Andy de prendre la relève devant un public clairsemé. On baisse d'un ton par rapport à Arman Melies avec les chansons gentiment popisantes du trio.
"Les morceaux sont plus orchestrés sur l'album" lance Julien à la guitare. "Tant mieux" serait on-tenté de répondre mais on ne voudrait pas froisser la jolie frimousse de la chanteuse qui manque un peu d'assurance et de présence sur scène.
Il faut reconnaître à sa décharge qu'elle n'est pas aidée par ses deux compagnons qui restent inlassablement pitonnés sur leurs tabourets. Pas facile dès lors pour la demoiselle de tenir la grande scène de la Maroquinerie à elle toute seule. A écouter sur album donc, comme conseillé, mais sans grandes illusions, le peu qui nous restait étant parti en fumée sur une pathétique reprise de "Moonriver".
Petite pause en attendant Villeneuve et son orchestre …
En fait d'orchestre c'est un vrai groupe qui arrive sur scène, batterie, basse, guitare, Villeneuve en personne au clavier, guitare et voix et bien entendu Mélanie Pain au chant et "animations" visuelles (elle ne tient pas beaucoup en place).
Nous étions impatient de voir ce qu'allait devenir First Date le bel album de Villeneuve très produit et inclassable, hésitant entre électro soft et pop énergique.
Et la réponse ne tardera pas à venir, c'est définitivement de l'excellent power pop débordante d'énergie !
C'est avec "Sport hit paradise" qui est un des morceaux phares de l'album que le groupe entame le concert. Probablement aussi le morceau le plus électro et la Maroquinerie miraculeusement pleine (mais où donc étaient tous ces gens il y a 15 minutes ??) commence déjà à s'enthousiasmer.
"The falling" et "Mercury" sont ensuite enchaînés parfaitement.
Mélanie lâche, soulagée, que enfin elle allait pouvoir s'éclater car elle avait chanté les 3 morceaux les plus difficiles du set.
Tant mieux, elle est plutôt rigolote avec sa robe kitsch à gesticuler à coté d'un Villeneuve un peu réservé.
La plupart des titres de l'album seront joués, y compris LE titre en français "Plus vite que le temps".
Le groupe se fendra même d'une reprise de Depeche Mode "Things you said" assez réussie. "Does Anybody hear now" en rappel fut évidemment épique et sans appel (et donc sans rappel). Le groupe se lâche et le titre prend une puissance que l'on espérait sur disque sans que jamais cela n'arrive…
Et si Villeneuve était finalement un groupe de scène !?
En tout cas, pour le plaisir de tous, tous les ingrédients sont réunis : un bon groupe, des titres accrocheurs et une aisance scénique certaine sans parler des morceaux parfaitement adaptés au live
A voir et revoir dès que possible et pas seulement pour le sourire de Mélanie. |