On aime les éditions Sonatine pour les polars et les thrillers diaboliques qu’ils ont l’habitude de nous proposer régulièrement. Il n’empêche qu’on les aime aussi pour les romans étrangers qu’ils nous proposent aussi régulièrement, nous faisant découvrir des nouveaux auteurs, souvent autour de leur premier roman.
C’est le cas avec Casey Cep, autrice originaire de la côte Est du Maryland qui publie son premier ouvrage, Les heures furieuses, une fascinante enquête autour de Harper Lee. L’histoire se déroule dans les années 70 en Alabama. Le révérend Willie Maxwell est accusé de cinq meurtres. Grâce à un avocat hors pair, il parvient à échapper à la justice, avant d’être abattu lors des funérailles de sa dernière victime présumée.
En dépit des centaines de témoins présents, son assassin est acquitté. Dans la salle d’audience, une femme est venue de New-York pour suivre les débats. Son nom : Harper Lee. Dix-sept ans après Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, elle espère retrouver dans cette affaire les ingrédients pour écrire son deuxième livre, celui qui pourra rivaliser avec De sang froid de son ami Truman Capote. Un an d’enquête dans la région, puis des années à travailler à sa propre version des faits, pour aboutir à un manuscrit qui ne verra finalement jamais le jour.
Voilà un ouvrage vraiment intéressant sur une autrice à part, auteur d’un unique ouvrage qui lui a permis de connaître le succès avec le prix Pulitzer et de vivre de ses rentes grâce à plus de 40 millions de vente pour son livre. On apprend de nombreuses choses sur cette femme notamment dans la troisième partie qui nous raconte son enfance et l’amitié qu’elle avait avec son camarade de classe, le connu Truman Capote.
Et en même temps, Casey Cep nous dépeint une époque, celle de l’Amérique des années 70 dans l’Alabama. L’Alabama est à l’époque un Etat raciste, où la violence est très présente et la justice un peu moins. Elle nous plonge aussi au cœur de la création littéraire à travers le processus d’écriture des écrivains, de la complexité de leur travail, ici particulier car il s’agit de s’appuyer sur une reconstitution ou une restitution d’une affaire et/ou d’un procès.
L’ouvrage est construit autour de trois parties : le révérend, l’avocat et l’écrivaine. Trois personnages importants, racontés par Casey Cep et trois parties passionnantes. Celle sur le révérend revient sur les différents meurtres sous la forme d’une enquête avec des indices nous ramenant à lui. La seconde sur l’avocat, un certain Tom Radney, nous permet d’appréhender le fonctionnement de la justice dans l’Alabama. On y voit aussi un avocat redoutable qui défendra le meurtrier, son assassin et surtout la cause noire.
Alors voilà cet ouvrage de Casey Cep, est une agréable surprise, un livre qui se lit rapidement dans lequel l’ennui n’a pas le temps de s’installer. C’est vraiment une très belle idée que celle de nous proposer d’aller à la rencontre de ce manuscrit perdu de Harper Lee autour d’une affaire criminelle passionnante qui caractérise parfaitement un contexte et une époque particulière de l’Alabama.
Casey Cep est une autrice à suivre, son premier roman dévoile un talent indéniable qu’elle nous confirmera sûrement lors d’un prochain ouvrage. Même Barack Obama nous le dit, lui qui a désigné son ouvrage comme l’un de ses livres préférés de l’année. Rien de surprenant à cela car c’est vraiment un super bouquin, que je suis ravi de pouvoir ranger dans ma bibliothèque. |