Il y a déjà deux ans et demi déjà disparaissait Johnny Cash, précédé de quatre mois par sa femme June Carter Cash. La légende de la country music, the Man in Black.

James Mangold (Girl Interrupted) sans aucun doute, lui rend magnifiquement hommage, sans exubérance ni fioritures contrairement à la tendance actuelle des films "musicaux" comme Eight Mile…

Le film débute sur la performance légendaire de Cash (Joaquin Phoenix) à la prison de Folsom, ou plutôt l'on assiste aux doutes du chanteur… Cela nous ramène à son enfance au fin fond de l'Arkansas des années 40, à l'accident qui prit la vie de son grand frère, laissant son père amer ("God took the wrong son") et alcoolique, puis à son mariage raté, à la découverte de son propre son, et à la spirale destructrice de la drogue.

Mais le sujet principal du film est la relation de Johnny Cash avec June Carter (Reese Witherspoon), chanteuse issue d'une famille mythique de la country music que Cash écoutait étant enfant. Peu conventionnelle pour l ‘époque, deux fois divorcée, partant en tournée laissant ses enfants, elle sauva Cash de la drogue et de l'alcool, lui écrivant le magnifique "Ring of Fire" et inspirant à Cash son classique "I walk the line".

D'un point de vue purement structurel, on retrouve le film biographie classique avec ses hauts et ses bas, ses instants dramatiques ou magiques, mais l'histoire transcende tout cela, créant ainsi un film poignant et réaliste.

Dans ce film, Joaquin Phoenix EST Johnny Cash, le regard, les mimiques, le jeu de guitare et de scène, l'acteur ayant été proposé par Johnny Cash himself, lorsque le projet du film lui fut proposé. De plus, au lieu de faire du playback sur les chansons originales, les acteurs ont interprété les chansons et ont dû apprendre à jouer de la guitare pour Joaquin Phoenix et de l'auto-harp pour Reese Witherspoon.

Que l'on aime ou pas Johnny Cash, ce film est un pur bonheur, où la musique est enchanteresse du début à la fin.