Après s’être intéressé à la Seconde Guerre mondiale avec Neveu d’Hitler (2013), puis Aller Simple pour Madagascar (uchronie parue en 2019), Bob Martin revient chez Publiwiz en 2021 avec Quatre Garçons dans le Van. Une autre époque, une autre ambiance, mais l’auteur ne se départit pas de sa singulière manie de modeler l’Histoire à sa guise tout en en gardant l’essence.
Sous-titré "Beatles Le roman des origines 1960-1963", Quatre Garçons dans le Van précipite le lecteur dans le Liverpool underground du début des années 1960 à travers le regard d’un certain Chris, petit étudiant français entré presque par hasard dans le cercle privé d’un petit groupe de jeunes musiciens tout juste sortis de l’adolescence mais diablement prometteurs. Ainsi, à travers leurs querelles, leurs réconciliations, leurs fêtes, leurs confidences, leur quotidien en somme, nous assistons aux balbutiements et à l’ascension vertigineuse du groupe qui changera la face du rock’n roll.
Un roman immersif où se mêlent fiction et réalité avec fluidité, dans lequel on perçoit toute la passion de l’auteur pour le groupe mythique et tout le travail de documentation qui a été nécessaire à la réalisation de cet ouvrage.
Si j’admets avoir été déconcertée au début du récit par cette étrange frontière entre fiction et réalité que j’ai eu du mal à cerner de prime abord, j’ai finalement adoré me laisser porter par l’ambiance effervescente, bouillonnante portée par la plume dynamique de Bob Martin.
N’étant pas à l’origine particulièrement sensible à l’œuvre des Beatles, je serais incapable de dire si Quatre Garçons dans le Van rend justice aux véritables Beatles. Cependant, je suis en mesure d’affirmer que j’ai été agréablement surprise de découvrir les personnalités des membres du groupe et de leur entourage. J’ai apprécié plus que je ne l’aurais imaginé cette incursion dans la vie privée de ce groupe de légende, entre, entre autres, leurs doutes, leurs vices, leurs aspirations, leurs questionnements, leurs inspirations, les relations qu’ils entretenaient entre eux et leur rapport au succès. J’ai apprécié certaines de leurs personnalités, j’en ai détesté d’autres et je me suis surprise à me sentir réellement impliquée dans ce récit.
Je serais bien en peine de juger le récit de Bob Martin en tant que livre sur les Beatles, et je saurais encore moins dire si je conseillerais ce roman à un fan du groupe qui connaît déjà certainement tout, ou presque, sur le sujet. Néanmoins, je le conseille à quiconque souhaite se plonger dans une lecture prenante dont les pages semblent s’envoler d’elles-mêmes tant l’écriture est fluide pour une immersion totale dans une époque fascinante aux côtés de personnalités non moins intéressantes sur fond de rock anglais. |