
Décembre, pour Rennes, et le milieu musical en général, est synonyme de Trans Musicales, de découvertes soniques et de ces rencontres qui proposent depuis plus de 40 ans de voir sur scène les artistes qui seront programmés dans les plus grands festivals pendant les prochaines années. C'est également un week-end de voyage musical tout autour du monde, de l'Indonésie au Canada, du Portugal à l'Angola, en profitant de toutes les occasions pour créer d'uniques collaborations.
Comme il est bien difficile de parler de toutes les découvertes dans un article, faisons un retour sur nos 5 coups de coeur de cette année :
En numéro un, Gwendoline, l'une des découvertes de l'édition 2020 qui, en raison de l'épidémie de Covid, avait eu lieu uniquement en ligne mais dont les groupes ont été réinvités cette année en live. Le duo Rennais propose une "shlag-wave" violente et déconcertante dans l'ombre des projections vidéos de leurs clips tournés sur le vif et de différentes images d'archives. Gwendoline, ce sont des hymnes pessimistes qui restent dans la tête (essayez d'oublier Chevalier Ricard !) et une cold-wave nihiliste qui nous font penser à un Taxi Girl mixé à du Fauve. On espère les revoir très vite.

Deuxième découverte, les filles du Star Feminine Band signées par Born Bad Records et dont l'équipe d'adolescentes pas si débutantes, très attendue par le public, a su réchauffer le grand hall 8 du Parc Expo avec une musique traditionnelle et des hymnes vantant la femme africaine. On se retrouve dans une ambiance de concert de Manu Chao ou Amadou et Mariam où tout le public se met à danser sur ces rythmes simples proposés avec tant de plaisir.

Le premier soir au Parc Expo, les Anglais de Blanketman avaient également obtenu nos suffrages avec une brit-rock comme on n'en avait plus entendu depuis un moment. Parfait sur disque, excellents en live, un mix étonnant entre les influences de leur Manchester de coeur tirant parfois vers un simili Blur de la grande époque. Un très beau démarrage pour les concerts du soir au Parc Expo.

Très attendues également, les trois membres du girl band indonésien, Voice of Baceprot. Entre les morceaux de leurs EP et des reprises de Metallica ou de RATM longuement saluées par le public, les trois jeunes femmes proclament leur fierté de porter le hijab musulman tout en cherchant à combattre l'intolérance avec leurs titres heavy metal très étonnants.

Autre moment original avec Antti Paalanen, son accordéon et sa voix sortant des abysses pour une sorte de techno acoustique saluée par le public. Sur disque on pense à un didgeridoo, à un chanteur breton, mais c'est un voyage dans un chant traditionnel finlandais auquel on assiste, avec un ours barbu frappant sa grosse caisse et secouant son accordéon pendant un incroyable concert.
Pour finir, quelques mentions spéciales avec le rock âpre des Guadal Tejaz, nourris par le Marquis de Sade ou le post-punk, le moment très seventies de Komodrag and the Mounodor, mélange de deux groupes de rock bretons très inspirés de leurs idoles psychédéliques, les stupéfiants Teke::Teke donnant un nouveau souffle à la chanson japonaise soutenue par un solide surf rock canadien ou encore le grand spectacle du nouveau projet de Dan Levy, S+C+A+R+R, et son incroyable danseur sur la grande scène du Hall 9.
De la diversité, du voyage et toutes les musiques dans un seul évènement : une fois de plus les Trans ont rempli leur mission. Vivement l'année prochaine ! |