J’aime particulièrement quand un groupe me prend à contre-pied et me propose quelque chose de totalement inattendu. J’aime autant te dire qu’avec La mémoire du feu, le nouvel opus d’Ez3kiel, j’ai été servi, et même copieusement.

Nous sommes en présence d’un concept album, je dirai même d’un thriller musical. Je m’explique !

Caryl Ferey, à qui l’on doit, notamment des romans noirs tel que Zulu, Mapuche ou Condor collabore avec les musiciens d’Ez3kiel, à savoir Johann Guillon et Stéphane Babiaud, qui sont accompagnés pour l’occasion de Nicolas Puaux et Jean-Baptiste Fretray pour nous proposer une mise en musique de La mémoire de feu.

C’est l’histoire de Diane et Duane, presque jumeaux, dont l’amour brûle et se consume. Je n’en raconterai pas plus, car comme pour un roman, je ne sais pas tenir ma langue…

Pendant 45 minutes, Ez3kiel fait cohabiter trois univers musicaux : des chansons, des mots parlés et bien sûr des pièces instrumentales, enchevêtrés les uns dans les autres pour nous offrir ce roman musical…

Ez3kiel, qui ne propose pas de chansons habituellement, fait donc chanter pour cet album Jessica Martin-Maresco et Benjamin Nerot, qui sont, tu l’as compris, Diane et Duane. Il a été confié à l’actrice Olivia Nicosia de conter, lors d'intermèdes en spoken words, les forts intérieurs des amants.

Et c’est là où c’est, excusez-moi du peu, phénoménal. Ez3kiel, qui nous a habitués à des albums d’électro-rock instrumentaux, nous transporte dans cette pièce audio, magistralement interprétée et formidablement mise en musique.

Je confesse avoir eu du mal à entrer dans leur univers, et il m’a fallu deux voire trois écoutes non stop (comment faire autrement d’ailleurs) pour complètement me faire happer par La mémoire du feu.

L’association d’un auteur de polar, d’une actrice, d’une chanteuse et d’un chanteur avec le groupe nous offre un album hors case (tu connais mon appétence pour les étiquettes) qui est tout simplement magistral.

Le groupe nous dit : La Mémoire du feu (ouvre) la voie d’une musique hybride entre folk, électronique et rock organique et créent ce que l’on pourrait sans rougir appeler la "post-chanson-française". Je n’aurai pas mieux dit.

La mémoire du feu est à découvrir urgemment et surtout à déguster au casque pour en saisir toutes les subtilités.