Monologue dramatique d'après le roman éponyme de Romain Gary conçu et interprété par Franck Desmedt dans une mise en scène de Stéphane Laporte et Dominique Scheer.
En quelques spectacles ("Voyage au bout de la nuit", "Tempête en juin"), Franck Desmedt s'est taillé une place de choix dans le peloton de tête des spécialistes du seul en scène, un exercice où il excelle avec une précision diabolique et une gourmandise des mots.
"La Promesse de l'aube" ne fait pas exception à la règle. Pour jouer le texte de Romain Gary, Franck Desmedt en a fait une version claire qu'il transmet avec un appétit communicatif. On y retrouve toujours la même précision pour camper une galerie de personnages pittoresques et surtout cette mère grandiose, figure centrale qui couve son narrateur de fils d'un amour démesuré. Le style flamboyant plein d'humour de Romain Gary est ici mis admirablement en valeur par Franck Desmedt, l'oeil pétillant, qui s'amuse beaucoup, se laisse aller à quelques apartés et passe en une fraction de seconde de l'humour à l'émotion. Mise en scène avec sobriété par Stéphane Laporte et Dominique Scheer, l'adaptation de ce roman en hommage à sa mère, où Gary raconte ses années de jeunesse de juif russe déraciné à Nice puis Paris avec le regard maternel omniprésent est un magnifique moment où Franck Desmedt une nouvelle fois éblouit.
Sa joie de jouer est un bonheur de théâtre comme on en fait peu. |