Présenté au festival fantastique de Gérardmer en présence de son prestigieux parrain Quentin Tarantino, Hostel d'Eli Roth s'annonce d'emblée comme l'événement ultra violent de l'année voire de la décennie.
Rarement un film n'avait été présenté de cette manière depuis longtemps mais malheureusement, parfois, le buzz ne suffit pas et le résultat, finalement, n'atteint pas toujours les attentes malgré un succès américain.
Partant d'une intrigue banale, Hostel commence par présenter les aventures de 3 jeunes garçons à Amsterdam en quête de tous les plaisirs. Les clichés se bousculent jusqu'à ce que nos héros, plutôt agaçants, rencontrent un jeune russe qui leur conseille de visiter une auberge de jeunesse slovaque où ils pourront assouvir leurs désirs.
Bien évidémment cette invitation cache un sordide secret et le véritable film commence enfin quand, pris dans les griffes de deux jolies russes, ils découvrent l'envers de cet hôtel, lieu de rendez vous de riches chasseurs avides de tortures en tous genres.
Il n'est pas difficile de comprendre l'intérêt de Tarantino pour ce film tant il puise allégrement dans sa culture cinématographique. Reprenant certaines idées de films du genre comme "Snuff" (ovni argentin de 1976) ou "Guinea Pig" d'Hideshi Hino, en moins cheap et plus réaliste, Eli Roth truffe le film de clins d'oeils : l'irrésistible chanson de "The Wicker Man", la japonaise borgne ainsi que "Pulp Fiction" en slovaque sur la tv de l'hotel.
Seulement tout cela ne suffit pas et si la rumeur n'avait pas tout faux en ce qui concerne les scènes d'une rare violence, le film tourne rapidement en un survival classique plus proche du fantastique "Témoin Muet" d'Anthony Waller (avec lequel il partage la mafia russe et le thème de la torture gratuite) que d'un "Salo" ou un "Cannibal Holocaust" qui gardent tous les deux, et de loin, la prime des films les plus nauséeux que le cinéma ait connus.
Hostel n'est pas un film d'horreur, ce n'est pas un slasher amusant comme "Scream" de Wes Craven ou "Destination Finale" de James Wong, c'est un film de peur, de frisson, de suspens, qui malheureusement, même s'il soulève par instants l'estomac, a le tort de faire beaucoup plus peur avant d'entrer dans la salle que pendant la séance.
C'est tout de même un peu dommage. |