Spectacle du Cirque Barcode mis en scène par Jean-Pierre Cloutier, avec Alexandra Royer, Eve Bigel, Eric Bates et Tristan Nielsen. Ils sont quatre : Alexandra Royer, Eve Bigel, Eric Bates, Tristan Nielsen (Mathilde Gimenez en alternance) rompus à toutes les disciplines (barre russe, cerceau, mini-bascule...) et maintes fois primés. Devant un écran projetant des images en noir et blanc, le Cirque Barcode propose avec "De Sueur et d'encre" un spectacle sur la mémoire où les corps se meuvent, s'entraident, se fondent et émeuvent. Des prouesses par dizaines où la salle suspend son souffle. En tentant de se plonger dans l'univers des souvenirs, ils ouvrent des fenêtres d'où sortent des rêves, une chanson d'enfance et tous les mondes qu'ils ont en eux, prétextes à des numéros aussi inattendus que possible de voltige, lancer de briques etc... à la précision indispensable et la synchronisation essentielle qu'ils exécutent avec brio. Par séquences, le quatuor avec beaucoup d'humour et un entrain qui ne faiblit pas éblouit de ses trouvailles. Tout va vite, pas le temps ici de s'ennuyer tant les numéros et les différentes ambiances s'enchainent. La conception et la mise en scène de Jean-Pierre Cloutier, éminemment singulière, envoûte avec la création lumière fine d'Arnaud Belley-Ferris. Une gigantesque montagne de fumée apparaît. On voit Eve, l'une des protagonistes, l'escalader, glisser dessus et puis disparaître à l'intérieur comme avalée. Sur des musiques rythmées de Betty Bonifassi, les circassiens de Barcode emballent un public aux anges avec des tableaux somptueux d'une incroyable virtuosité où ils font montre de leur incontestable talent. Ils sautent, rebondissent, s'envolent dans les airs, de vrilles en double saut périlleux arrière. C'est époustouflant.
Décidémment, après "Machine de cirque" ou "Transit" de la Compagnie Flip Fabrique, le nouveau cirque québécois montre une nouvelle fois sa maestria et s'impose comme un des meilleurs du monde Du grand spectacle ! |