Simon Zaoui - Pierre Fouchenneret - Raphaël Merlin - Marie Chilemme - Quatuor Strada
Gabriel Fauré : Horizons II
(Aparté Music) avril 2022
Vous ne rêvez toujours pas (au cas où vous auriez oublié le magnifique premier volume sorti en 2018) cet horizon n’a encore rien de chimérique. Le pianiste Simon Zaoui, le violoniste Pierre Fouchenneret, le violoncelliste Raphaël Merlin, avec l’altiste Marie Chilemme, le Quatuor Strada continuent d’enregistrer l’intégrale de la musique de chambre de Gabriel Fauré.
Réunies dans ce second volume de trois disques les merveilleuses pages que sont les Quatuors pour cordes et piano n°1 et n°2, la Sérénade pour piano et violoncelle, les Quintettes pour piano et cordes n°1 et n°2 et le Quatuor à cordes.
La musique de chambre est pour Gabriel Fauré, lui le compositeur de l’intime et du sensible, un mode d’expression particulièrement privilégié. Il composera de la musique chambriste (sonates pour cordes et piano, de trios, quatuors et quintettes avec piano...) de 1876 à sa mort en 1924.
Œuvre de début de carrière, le quatuor pour cordes et piano n°1 porte déjà en germe l’art mélodique, la science de l’architecture et des plans harmoniques, l’utilisation si importante du clavier de Fauré. On y sent la fougue d’un compositeur jeune et "romantique". Sept années séparent le premier du second quatuor, pour autant on sent une évolution dans l’écriture de Fauré qui gagne en densité, en contrastes, en profondeur.
Les deux quintettes sont le lieu d’une grande inspiration musicale se nourrissant des ressources du quatuor et des possibilités du piano, au rôle central. Éloignée de toute recherche d’effets l’expressivité est toute en élégance dans une sorte de détachement, de pondération.
Le quatuor à cordes est sa dernière œuvre, le "chant du cygne" du compositeur. L’harmonie y est raffinée et tout le quatuor baigne dans une douce expressivité mélancolique.
Il y a quelque chose d’intense dans ces interprétations, de mystique presque. Du raffinement, de la sophistication, de la subtilité et une certaine fraîcheur (rien d’égotique ici). Simon Zaoui y tient la place presque centrale que demande l’écriture pianistique et le rôle prépondérant du piano chez Fauré. Les cordes frottées jouent avec fluidité et clarté. Encore une fois une belle réussite.
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