Après sept décennies de création, sa première exposition date de 1954, le peintre italien Valerio Adami, demeure fidèle à son esthétique et à son galeriste parisien, la Galerie Templon, où après la série "Les années 80" présentée en 2019, il revient en 2022 avec celle des "Peintures récentes".
Considéré comme une des figures majeures de la constellation de la Figuration Narrative, ce qu'il ne cautionne pas dès lors que pour lui la peinture ne relève ni de l'illustration ni de la narration mais de la rhétorique, il navigue en solitaire.
Notamment avec des tropismes ressortant au Pop Art tant par le graphisme sans profondeur ni perspective que la palette chromatique et l'application de la couleur en aplats cernés de noir évoquant l'art du vitrail, à la fragmentation cubiste pour la lecture analytique de l'image, empruntant au cubisme avec "le procédé de la mytonymie" selon le critique Jean Clair, et au surréalisme avec l'incrustation de vignettes comme autant d'indices pour une réflexion qui se déploie comme un rébus.
Et surtout la prédominance du dessin qui constitue la matrice ("le moi du tableau est dans le dessin*") qu'illustrait l'exposition "Dessins", en 2008 à la galerie précitée et la ligne.
Valerio Adami For ever
Valerio Adami ou la ligne noire qui commence par un point qui ensuite vagabonde créant une ligne qui se déroule tel un ruban sans interruption pour tracer les contours d'une réflexion suspendue, tel un arrêt sur image avant son dénouement dont le contenu est laissé à l'appréciation - et à la sagacité - du regardeur qui induit une atmosphère d'intériorité métaphysique rappelant la pratique du peintre américain Edward Hopper notamment dans des scènes d'intérieur ( "TV in casa (la sera)", "Ascoltando la radio").
Valerio Adami c'est aussi la permanence de la figure humaine ("Tout est lié au corps humain : la tragédie de la vie, tous les états d’âme sont reliés à la forme du corps*") pour une réflexion sur la condition humaine avec ses grands thèmes existentiels qui s'avèrent intemporels.
Et qu'il aborde dans le cadre d'une conception classique de l'art et la culture héritée du passé ("Ma culture est résolument
tournée vers le passé, dans ce lieu où je trouve les
réponses à mes questions, le futur m'intéresse, mais
relativement peu" - ""Mes tableaux sortent de la mémoire, une mémoire qui a scellé la culture du passé"*).
Ces "Peintures récentes", une douzaine d'oeuvres inédites, déclinent donc les thèmes de prédilection de ce peintre érudit, entre autres la mythologie ("Olimpia" sur l'affiche), le voyage ("Bhutan, da un viaggio in Nepal"), la musique ("Looking out to the sea"), la littérature ("Ex-Libris") et la mort ("Nel cerchio, nascita e morte").
Et qui sont "Les Sette Figure" dont certaines ont le visage de l'artiste ? A voir en préambule à la visite :
diaporama in situ de l'exposition et sélection d'oeuvres sur le site de la Galerie Templon
en vidéo :
l'interview de Valerio Adami dans le cadre de l'exposition "Les années 80" en 2019 à la Galerie Templon
l'exposition "Ligne(s) de vie" en 2018 au Musée Jean Cocteau à Menton avec les commentaires de l'artiste
l'interview de Valerio Adami dans le cadre de l'exposition "New paintings" en 2012
à la Galerie Templon
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