Voilà une nouvelle biographie qui vient de paraître aux éditions Perrin concernant un grand homme de la Renaissance italienne, Leonard de Vinci. Sous la plume de l’un des spécialistes de cette époque, un certain Jean-Yves Boriaud, c’est donc le premier portrait fidèle et authentique de cette figure emblématique qui nous est proposé.
Lorsque l’on aborde la vie de Léonard de Vinci, deux écueils sont à éviter : placer l’artiste au-dessus de la condition humaine et en faire une sorte de génie aussi énigmatique qu’impénétrable ou, au contraire, réduire son existence à quelques épisodes incertains voire fantasmés de sa vie privée, comme sa prétendue sexualité débridée.
Loin des idées reçues et légendes tenaces, cet ouvrage nous invite à emprunter le véritable parcours de Léonard, du petit village toscan de Vinci dans lequel il naît en 1452, à Amboise, en France, où il s’éteint en 1519. Tout en suivant ses progrès dans les nombreuses disciplines auxquelles il s’essaie (dessin, peinture, bronze, architecture, mathématiques, etc.), nous voyageons au cœur de l’Italie renaissante : nous découvrons l’atelier de Verrocchio, à Florence, dans lequel le jeune peintre fait ses armes ; nous visitons Milan, où il se met au service de la puissante famille Sforza ; à Rome, nous rencontrons les Médicis (le pape Léon X et le duc de Nemours) qui admirent et protègent ce polymathe hors du commun ; enfin, dans la vallée de la Loire, à la cour de François Ier, nous revivons les dernières années du maître.
C’est vraiment un ouvrage très complet que nous propose l’auteur, très agréable à lire qui revient sur la jeunesse de celui qu’on peut considérer comme un génie. Il permet aussi d’appréhender la place du peintre dans la République florentine de l’époque, de tenter de comprendre son départ pour Milan, de connaître sa formation technique autour des mathématiques, sa science militaire aussi, le rapport entre la science et la peinture.
L’ouvrage revient aussi sur ses grands mécènes, les différentes commandes qu’il a eues, ses déboires, ses tentations vénitiennes, son rôle auprès de César Borgia, sa relation avec Michel-Ange, autre génie Florentin.
L’ouvrage revient aussi évidemment sur ses œuvres charnières, un chapitre est consacré à Monna Lisa Gioconda évidemment. Un autre aussi à ses projets francais.
S’appuyant principalement sur des sources primaires, notamment les foisonnants Carnets du peintre, Jean-Yves Boriaud se place ici en historien de l’art et analyse finement les conditions de réalisation des œuvres magistrales de Léonard (Cène, Joconde, Saint Jean-Baptiste, etc.), mais aussi l’histoire de ses nombreuses productions inachevées (cheval des Sforza, portrait d’Isabelle d’Este…). Ainsi, il parvient à nous offrir le premier portrait fidèle et authentique de cette figure emblématique de la Renaissance. |