Vous connaissez maintenant mon appétence pour les romans historiques. Vous ne serez pas surpris que je me suis lancé il y a quelques semaines dans la lecture d’un ouvrage portant sur l’histoire, pas la plus connue, de l’Amérique du 20ème siècle, celle des pauvres, des marginaux, des anarchistes et des suffragettes qui se sont unis pour imposer leurs droits de travailleurs.

A la plume de cet ouvrage publié aux éditions La Croisée se trouve Jess Walter, un auteur américain, auteur de sept romans. Des jours meilleurs, qui vient donc tout juste de sortir, a rencontré un vif succès critique et public outre-Manche, espérons qu’il en sera de même chez nous.

L’histoire se déroule en 1909 à Spokane, dans l’état de Washington. Les frères Dolan vivent de menus larcins et de petits boulots. Rye, 16 ans, rêve de mener une vie tranquille, mais son grand frère Gig se lie aux premiers travailleurs syndiqués du IWW (International Workers of the World) qui se battent pour un salaire et des conditions de travail de cents. Quand Rye rencontre la suffragette Elizabeth Gurley Flynn, il tombe amoureux et s’engage dans le mouvement, au risque de s’y perdre...

Intéressant donc de voir ces petites villes d’Amérique du Nord qui attirait autant de migrants venus de tous horizons, de voir comment certains se sont enrichis sur le dos des autres en les exploitant. Intéressant de voir comment l’ordre était mis en place, à coup de matraques policières.

Et puis l’ouvrage parle aussi du IWW, un syndicat bien particulier qui ne faisait aucune discrimination dans son recrutement. A cela s’ajoute le rôle des femmes, ces suffragettes, autour du personnage Elisabeth, un personnage fort de l’ouvrage qui n’hésite pas à se battre aux cotés des travailleurs, s’appuyant sur la liberté d’expression, son leitmotiv.

C’est donc autour de ce personnage et de celui des deux frères mais aussi autour de faits historiques que la plume de Jess Walter prend toute sa mesure pour nous proposer une grande saga historique particulièrement éclairante sur la situation des précaires et des minorités aux Etats-Unis au début du 20ème siècle.

Des jours meilleurs est donc un roman passionnant et documenté qui mêle fiction et histoire de manière remarquable, emportant le lecteur autour de personnages irrésisitibles que l’on n’est pas prêt d’oublier.