Tout
d'abord, un nom de groupe piqué sur la sublime couverture de "Goo"
de Sonic Youth : "It was all whirwind, heat, and flash",
réalisée par Raymond Petitbon, illustrateur culte à
ses heures et également premier bassiste de Black Flag. Puis
une pochette troublante et un casting prestigieux : Jack White à
la production, le génial Brendan Benson à l'enregistrement
ainsi que l'ombre du guitariste des Dirtbombs, Jim Diamond.
Originaire du vivier de Detroit (actuellement le plus excitant avec celui de
la grosse pomme) et déjà remarqué en première partie
des White Stripes lors de leurs deux derniers passages parisiens, Whirlwind
Heat se démarque de ses petits camarades de jeu par une approche
au final assez conceptuelle (et en ces temps osée), à savoir envisager
le rock sans guitares avec autant de couleurs que de titres sur ce premier album.
Qui plus est, le tube – confidentiel on s’entend – du groupe,
"Decal On My Sticker", (déjà présent
sur "Sympathetic Sounds Of Detroit", géniale compil
sur la Motor City 2001’, assemblée par l’éminence
masculine des White Stripes) est resservi dans sa version originale mais figure
sous le nom de "Tan". Autant dire que sur le papier, ce Do
Rabbits Wonder ? a tout pour être énorme …
L’objet tient effectivement ses promesses : le rock sur-vitaminé,
minimaliste et sous forte influence Devo du trio fonctionnant incontestablement
: "Yellow" ou encore "Purple". Cependant,
il faut admettre que l’album ne compte pas autant de réussites
que de plages, la formation de Detroit s’avérant parfois (et dans
un certains sens, logiquement) musicalement limitée par la combinaison
batterie-basse-Moog. Heureusement, même si certaines compositions pêchent
un peu, la conviction de l’interprétation ainsi que la rage déployée
notamment par le chanteur, comblent ces faiblesses.
Au final, même si avec ses nouveaux protégés, Jack White
ne réédite pas l’incroyable coup des Von Bondies
voilà deux ans, force est de constater que Whirlwind Heat, vient de réaliser
un premier album qui risque de faire date (enfin peut-être plus sur le
fond que sur la forme, mais quand même …) en proposant une alternative
rafraîchissante en ces temps de retour au rock. |