J’ai découvert l’excellente collection "Maîtres de guerre" des éditions Perrin, il y a maintenant quatre ans, avec un ouvrage écrit par Benoît Rondeau sur celui que l’on surnommait "le renard du désert", un certain Rommel.
Me voilà aujourd’hui en possession d’un nouvel ouvrage de cette collection, consacré à un autre homme fort du régime nazi, celui que l’on surnommait "l’homme de fer", un certain Goering. A la manœuvre de ce superbe ouvrage, on retrouve l’excellent François Kersaudy dont j’ai chroniqué pour le site un ouvrage qu’il avait consacré à De Gaulle.
Goering est un personnage que l’on peut facilement considérer comme démesuré. Deuxième personnage du Reich, il a été simultanément ministre de l’intérieur de Prusse, président du Reichstag, maître du plan quadriennal et grand veneur du Reich.
Mais Goering était avant tout un militaire : aviateur virtuose et dernier commandant de la célèbre escadrille Richthofen pendant la Grande Guerre, c’est comme un maréchal et commandant en chef de l’aviation allemande qu’il est entré à reculons dans la grande tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, depuis Dunkerque jusqu’à Stalingrad, il a joué un rôle essentiel dans le déroulement des entreprises militaires allemandes et dans les défaites successives de la Wermacht.
Comme dans les ouvrages précédents de cette collection, on n’est pas véritablement dans une biographie de Goering. L’idée de l’ouvrage est de bien montrer l’influence exercée sur le cours de la Seconde Guerre mondiale par le caractère, l’expérience, les intuitions, les forces et les faiblesses de ces différents acteurs comme Goering ici.
De nouveau, le livre est particulièrement soigné, dans un format particulier avec un papier d’excellente qualité et une iconographie remarquable qui vient illustrer et suivre le superbe récit de François Kersaudy. Ce récit s’appuie sur des sources nombreuses, venant d’un très grand nombre de pays.
Il nous dévoile un personnage orgueilleux, influençable, cyclothymique et morphinomane. Goering était un homme d’une grande intelligence, doté d’un fort charisme. C’était aussi un homme à femmes, un homme qui aimait la politique, un pilier du régime nazi toujours en première ligne qui aimait la chasse et le tennis.
Goering, c’est enfin un personnage clé du procès de Nuremberg, avec un chapitre passionnant en fin d’ouvrage sur ce procès, qui le verra être condamné à mort. Ne voulant pas être exécuté, il avalera une capsule de cyanure sans que l’on sache véritablement comment il a pu la récupérer.
Alors voilà, c’est vraiment un ouvrage passionnant que nous propose François Kersaudy sur Goering. En revenant sur son enfance, sa jeunesse, ses rencontres importantes, son ascension, ses choix plus ou moins judicieux et sa descente aux enfers, il nous brosse la vie d’un personnage important du régime nazi et la Seconde Guerre mondiale. |