Comédie dramatique d'après le roman éponyme de Valérie Perrin, adaptation de Caroline Rochefort et de Mikaël Chirinian, mise en scène de Salomé Lelouch et Mikaël Chirinian, avec Caroline Rochefort, Morgan Perez et Frédéric Chevaux (en alternance Jean-Paul Bezzina)
A Brancion-en-Chalon en Bourgogne, une femme évoque sa vie. Elle est garde-cimetière et aime son métier. Son mari a disparu il y a quelques années. Dès que le public la découvre dans sa loge, sa simplicité et son optimisme touchent d'emblée.
C'est en adresse public que Violette Toussaint (on ne dévoilera pas l'explication de son nom) raconte son quotidien fait de petits rituels mais surtout d'un amour de ce qu'elle fait et d'une attention portée à ses morts qu'elle connaît tous, consignant chaque enterrement dans un registre, ainsi qu'aux familles qu'elle reçoit.
Soudain un homme, Julien Seul, arrive dans le cimetière. Il a récemment appris que sa mère avait pour dernière volonté de reposer sur la tombe d'un certain Gabriel Prudent.
Dans leur brillante adaptation du roman de Valérie Perrin, Caroline Rochefort et Mikaël Chirinian ont surtout voulu mettre en avant le personnage si atypique de Violette et sa rencontre avec Julien.
Et le choix s'avère gagnant car Violette est un tourbillon d'émotions. Elle apporte sa poésie et une force de vie impressionnante dans ce décor de tombes et de couronnes mortuaires. Et pourtant son existence n'a pas été rose...
Caroline Rochefort trouve ici incontestablement un rôle à sa mesure. Sans trop en faire, elle compose avec sincérité et sensibilité une héroïne pétillante et bouleversante et porte magnifiquement cette pièce au charme ininterrompu.
Bien entourée par deux bons comédiens : Morgan Perez (Julien) et Frédéric Chevaux (en alternance avec Jean-Paul Bezzina), impressionnant dans une des scènes clé de la pièce, Caroline Rochefort est lumineuse.
La mise en scène délicate et précise de Salomé Lelouch et Mikaël Chirinian est un bel écrin pour "Changer l'eau des fleurs" à l'écriture sensible et d'une profondeur insoupçonnée. Rythmées par les chansons de Charles Trenet, les scènes s'enchaînent avec fluidité et authenticité dans ce moment de théâtre particulièrement touchant.
La scénographie élégante de Delphine Brouard avec le sobre et beau travail vidéo tout comme la musique adéquate de Pierre-Antoine Durand parachèvent la réussite de ce spectacle d'un charme rare à voir absolument. |