"Keith était un pionnier et un innovateur dont le génie musical nous touchait tous dans le monde du rock, de la musique classique et du jazz". Carl Palmer.
Parmi les groupes clivants, ceux sur lesquels on peut débattre et disserter à l’infini il y a E.L.P. Emerson Lake & Palmer. On aime ou on déteste. Voire on peut détester (on reste très très mitigé sur Pictures at an Exhibition (la musique classique comme une influence majeure du groupe), Works Volume I, Love Beach et tout ce qui suivra...) tout en aimant beaucoup (Tarkus, Trilogy, Brain Salad Surgery), ce groupe phare de la musique progressive (les années 70) (avec en gros King Crimson, Gentle Giant, Van Der Graaf Generator, Genesis (avec Peter Gabriel), Yes...). Mais plus encore que du groupe c’est de Keith Emerson qu’il s’agit ici.
Keith Emerson, c’était (il s’est suicidé en 2016) un claviériste virtuose de génie, grand expérimentateur, parmi les premiers utilisateurs des synthétiseurs Moog. Il était aux claviers un peu l’équivalent de ce qu’était Jimi Hendrix pour la guitare : pour la virtuosité, la recherche sonore, l’extravagance scénique.
Alors est-ce que ce disque s’adresse aux amateurs de Keith Emerson ? Oui naturellement mais il pourra parler à un public beaucoup plus large.
Disque hommage reprenant plusieurs morceaux de différents albums de The Nice (groupe précédent d’Emerson) et d’Emerson Lake & Palmer (Eruption & Stones of years, Trilogy, Knife Edge, Aquatarkus, The Endless Enigma, Benny the Bouncer...), cet Emerson Enigma est un incroyable défi, totalement réussi, de transcription et d’orchestration. Sans être un décalque (impossible de toute façon et sans aucun intérêt), on retrouve des couleurs, des images, une énergie, l’esprit, cette profusion de structures mélodiques, de mélange des sonorités.
Le pianiste (et chanteur) Thierry Éliez, accompagné de Ceilin Poggi et du Quatuor à cordes Manticore s’approprie complètement, avec virtuosité et une profusion d’idées cette musique et donne sa version personnelle, faisant le choix audacieux, mais si pertinent au final, de l’acoustique, rendant la démarche d’autant plus intéressant allant notamment plus vers le jazz ou la musique "classique".
Un disque fou, un disque pléthorique, un disque qui ressemble tellement à Keith Emerson et à Thierry Éliez !
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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