Spectacle conçu d'après le livre d’entretiens menés par Annick Cojean, adaptation de Philippine Pierre Brossolette et Léna Paugam, mise en scène de Léna Paugam, avec Ariane Ascaride et Philippine Pierre Brossolette.
Au chevet de sa mère mourante, Gisèle retrouve celle qui a été à l'origine de tout son parcours, elle qui s'est construite en réaction à cette mère juive tunisienne et à son éducation patriarcale.
C'est à partir des entretiens qu'a eu Annick Cojean avec Gisèle Halimi pour le livre "Une farouche liberté" que Philippine Pierre Brossolette a proposé à Léna Paugam de mettre en scène son adaptation pour deux comédiennes.
Ariane Ascaride et Philippine Pierre Brossolette partagent la scène et le rôle titre. En effet, jouant toutes deux le personnage de Gisèle, elle alternent la narration ou se répondent avec une grande fluidité.
De son enfance en Tunisie où le clivage hommes-femmes est très important à son ascension en France dans le métier d'avocate qu'elle a choisi très tôt pour défendre la cause des femmes et refuser le modèle féminin soumis et infantilisé qu'on lui propose, Gisèle Halimi raconte avec passion une vie exceptionnelle.
Boulimique de lecture, elle a perçue très vite la force du savoir et avec une soif de connaissance insatiable, s'est forgée une solide culture qui lui servira toute sa vie. Après avoir quitté sa famille à 17 ans pour partir à Paris, elle prêtera serment à Tunis en 1949.
Balayant plusieurs décennies, elle évoque les moments marquants de sa carrière où elle rencontrera le Général de Gaulle (qui la décevra), Simone de Beauvoir ou Simone Veil. Sa pugnacité et ses prises de positions courageuses marqueront indéniablement et feront évoluer la société patriarcale française.
Sur scène, dans la superbe scénographie de Clara Georges Sartorio représentant la mer Méditérranée d'où elle vient, avec le travail vidéo adéquat de Katell Paugam, les deux comédiennes font revivre avec animation les grandes heures de cette femme liée de façon viscérale à son métier et qui ne cessera jamais de s'indigner, quitte à interroger et bousculer en permanence l'institution.
La générosité et la sincérité des deux comédiennes sont totales.L'aisance et l'expressivité d'Ariane Ascaride alliées à l'émotion et l'ardeur de Philippine Pierre Brossolette se conjuguent à merveille pour offrir avec "Gisèle Halimi - Une farouche liberté", mis en scène avec une grande délicatesse par Léna Paugam, un hommage magistral. |