Under the trampoline est un album de pop dans la pure tradition de la pop.
Autrement dit, ça sonne anglais. Les mélodies sont accrocheuses, les lignes de guitares sont claires et nettes, les chansons sont fluides et le chant est en anglais.
Pourtant Barth n'est pas anglais, il est français et s'attaque sans complexe à la langue de Shakespeare au nez et à la barbe d'une nouvelle scène française, disons les choses comme elles sont, un peu pesante hormis quelques belles exceptions.
Sur Under the trampoline on retrouve en vrac et selon l'âge de l'auditeur, des envies de réécouter les Beatles, de ressortir son exemplaire du mythique et unique album des La's, de se mettre à la guitare acoustique et même de pardonner certaines petites lourdeurs réparties ça et là sur ce disque frais et plutôt bien dans ses pompes de Barth.
Ca commence assez doucement sur "In the blue". Sorte de calypso pop façon Beach Boys moderne. Et puis ensuite c'est un enchaînement de titres très pop comme ce "Last wig" qui lorgne tant du coté des La's que d'Oasis.
Mais loin d'un simple album pop, Under the trampoline élargit son spectre à des choses plus tordues comme "Miss glacée" mêlant une mélodie bancale et des sons saccadés qui rappellent une fête foraine. Le quatrième titre évolue encore dans un autre champ, celui de la pop des années 70. Tout y est rythmique, son, voix légèrement éraillée, mélodie et clavier vintage.
On se dit que ce disque est décidément bien éclectique. Mais ce n'est pas pour déplaire. "Coralie, donne les cigarettes à papa" est un titre plus psyché. Se déroulant lentement, le décalage créé par le titre français et le chant anglais est prolongé dans la mélodie traînante et langoureuse accompagnée là encore de sons de clavier venus d'une autre époque.
"Guerre du plomb à bourg fidèle" fait un bond du côté de la côte ouest américaine, pas loin des terres de Calexico, pour revenir le temps du refrain vers une pop anglaise du plus pur crû...
Un mélange curieux qui donne un disque frais et amusant par un groupe sans complexe et qui semble fort bien dans sa peau.
Barth joue même au songwriter sur "Plastered uncles advice", titre à la croisée des chemins de Angil, Santa Cruz et Tom Mc Rae ou au raggaeman sur "Cookie", un reggae soft chaloupé assez agréable. Il s'essaie aussi à l'électro rock dansant sur "I got you in my dream".
Under the trampoline se termine comme il a commencé, sur une pop hors du temps un peu moelleuse certes, mais l'époque est propice aux produits lights. Et celui ci a particulièrement bon goût, foi d'épicurien ! |