"Take a moment to decide to compromise
You let me know some other time, some other day
You're not closer to the start than to the limit
Take a bow, vow to the sky, if you want to wait, great !"

On peut se poser plusieurs questions avec la sortie du nouveau Phoenix : le groupe peut-il survivre à la mort de Philippe Zdar (producteur émérite qui a participé à façonner le son, la musique du groupe) et est-il capable de remplacer Daft Punk sur le trône de la pop française à dimension internationale ?

Et puis, et surtout il faut se demander si ce disque est simplement bon. La réponse est plutôt mitigée. Disons-le clairement, comme les précédents Bankrupt! en 2013 ou Ti Amo paru en 2017, cet Alpha Zulu est une demi-réussite (nous sommes loin des fulgurances d’United, Alphabetical ou Wolfgang Amadeus Phoenix).

Il y a toujours la Phoenix touch (25 ans de carrière, les Versaillais sont des vétérans maintenant), ce soin apporté aux phrasés mélodiques (des mélodies qui savent être accrocheuses) et vocal, à la production également, le groupe joue avec les couleurs, capable d’une musique indie-pop joyeuse et bouillonnante tout comme douce-amère et presque nostalgique.

Mais finalement il n’y a, à quelques exceptions près, rien de vraiment mémorable. La faute à des compositions souvent faibles et à une presque totale absence de prise de risques. Les morceaux se partagent entre traits de génie (ici une influence africaine, là un son particulier, une suite harmonique intéressante ou encore un gimmick catchy...) et passages nettement plus banals ou anecdotiques. Cela donne l’impression de passer continuellement de : "ah mais oui ! à mouais, oh excellent ! bof bof, génial, RrrrrRRrrr (pardon je me suis endormi)..."

Alors naturellement si Zdar n’est plus là physiquement, son esprit est quelque part bien présent (tout comme Thomas Bangalter, qui a bien aidé Phoenix durant la production).

Une demi-réussite certes, mais comme cela reste Phoenix au final...