Spectacle-conférence conçu et dispensé par Hector Obalk accompagné par les musiciens Raphaël Perraud (ou Florent Carrière) et Pablo Schatzman (ou You-Jung Han).
En 2019, Hector Obalk, historien et critique d'art, commissaire d'exposition et réalisateur de documentaires, décrochait le jackpot avec son ambitieuse entreprise au titre percutant, celle de raconter sur scène "Toute l'Histoire de la peinture en moins de deux heures".
Plus précisément celle de la grande peinture qui, à la faveur de son succès tant critique que public, a perduré en se scindant en deux parcours, l'un des primitifs italiens au 18ème siècle français Chardin, l'autre de la Renaissance au Baroque.
Il en reconduit les tropismes à savoir une approche soigneusement circonscrite, car ne visant pas à l'exhaustivité, subjective, soit l'Histoire de l'art moderne selon Hector Obalk, avec un choix d'oeuvres rendant compte tant de ses affinités électives que de ses réticences voire de ses aversions, et sinon iconoclaste du moins soutenue par une réflexion personnelle affranchie de consensualisme.
Logique et évidente s'avérait la tentation de poursuive l'aventure et Hector Obalk initie le module "Monet-Picasso-Mondrian" dédié à la peinture moderne de la naissance de l'Impressionnisme à l'aube de l'art abstrait.
Reprenant le dispositif de la mosaïque numérique utilisé dès la création de sa série documentaire télévisée Grand'art initiée en 2009, le mode narratif du storytelling, il persévère dans une judicieuse combinaison d'érudition, de didactisme et de critique éclairée propre à intéresser et fédérer tous les spectateurs du néophyte au passionné en passant par l'amateur.
Hector Obalk compose avec la théâtralité de l'exercice avec un spectacle hybride mêlant conférence, performance et stand-up en adoptant un ton conversationnel à la verve ad hoc, des bulles humoristiques désamorçant tout velléité pédante, l'instillation anecdotique telles celles sur Salvador Dali et une ponctuation avec des interludes musicaux dispensés en duo ou en solos par le violoncelliste Raphaël Perraud et le violoniste Pablo Schatzman.
En adresse au public et en interactivité, il opère en showman accompli ce qui n'obère pas le bien-fondé de son discours et son invitation à feuilleter l'album de l'Histoire de l'art s'avère d'autant plus intelligente et intéressante qu'elle incite à privilégier le regard réflexif personnel à l'intellectualisme conventionnel.
Et, en sus en l'espèce, elle propose un éclairage en mode retour vers le futur par la mise en évidence de la filiation entre les avant-gardes, cubisme inclus, et les classiques avec en ligne de mire la rupture intervenant avec l'Abstraction. Mais ceci est une autre histoire sans doute déjà en gestation.
Une réussite. |