Le Musée de l’Homme présente l'exposition "Arts & Préhistoire" consacrée à l'art à l'époque de la Préhistoire qui s'avère aussi inédite que pointue mais présentée de manière didactique afin notamment d'y sensibiliser le grand public.

La nature des vestiges préhistoriques, essentiellement des objets en matériau dur ayant résisté au temps et les peintures pariétales préservées par l'atmosphère confinée des grottes a conditionné le choix des commissaires.

Patrick Paillet et Eric Robert, préhistoriens et professeurs au Musée national d'Histoire naturelle, ont donc conçu avec la collaboration de la muséographe Marie Merlin une monstration scientifique en deux parties dans une scénographie d'Eric Benqué résolument graphique.

Il était une fois à l'aube de l'Humanité

Les commissaires ont sélectionné une centaine de pièces originales ressortant au mobilier paléolithique et à la statuaire avec notamment les statuettes féminines et les plaquettes figuratives.

L'exposition est introduire par l'une des plus anciennes représentations humaines, l'énigmatique profil gravé sur une plaquette calcaire du site de La Marche sis à Lussac-les-Chateaux en France.

Et précède la salle dédiée à la famille des Vénus, les figures féminines dont le point commun consiste en la proéminence fessière mais de différents styles de la rondeur des vénus gravetiennes, dont l'exceptionnelle et iconique "Vénus de Lespugue", à la la silhouette longiligne des vénus magdaléniennes.

Le mobilier constitué d'objets et outils sculptés, gravés ou peints sur ivoire, roche, os et bois de cervidé est présentés sous vitrines par appariement thématique ou fonctionnel.

Par ailleurs, un panorama mondial de l'art pariétal et rupestre consistant en des gravures, dessins et peintures sur roche dans les sites mégalithiques, tel le cheval de la Grotte de Lascaux partiellement reproduit sur l'affiche, est dressé selon les thèmes, motifs, techniques et styles par l'utilisation des images, photos, vidéos et projections lumineuses, largement commentées et décryptées dans des bornes numériques interactives.

Et la monstration rend un hommage à la célèbre Vénus de Lespugue découverte en 1922 avec, sur le balcon des sciences une section titrée "La Vénus de Lespugue, muse éternelle", oeuvre considérée comme source d'inspiration ou de réinterprétation pour certains artistes tant modernes que contemporains comme allégorie de la féminité pour les premiers et emblème de la condition féminine et de la lutte féministe pour les seconds.

Réunissant sculptures et installations, elle met en regard les sculpteurs figures de l'art moderne Jean Arp, Brassaï, Ossip Zadkine et le peintre Yves Klein avec sa sculpture-bijou "Petite Vénues bleue" et ceux du 21ème siècle dont Laure Prouvost et Gabriel Sobin.

Ainsi qu'une œuvres vidéo l'animation-morphing "What is Beauty ?" de la réalisatrice britannique Anna Ginsburg à l'occasion de Journée internationale de la femme en 2018 qui confronte l'évolution des canons de la beauté à travers les âges et à partir de ceux de la vénus préhistorique.

A noter que cette approche sera au coeur de l'exposition "Picasso & la Préhistoire" qui débutera en février 2023 en ce même lieu.

En préambule à la visite :

à voir en vidéo :
"L'Art des cavernes préhistoriques" avec Carole Fritz, chercheure au CNRS et directrice de l'équipe scientifique de la grotte Chauvet
"Nouveaux regards sur les arts préhistoriques" par la Bibliothèque publique d'information

écouter en podcast :
"La collection du Musée de l'Homme" sur France Culture
"La Vénus de Lespugue, cubiste avant l'heure" dans le cadre de cette collection
"La Vénus de Lespugue, à l'origine de la quintessence des formes" et la découverte d'une nouvelle Vénus en 2019 dans le cadre de l'émission radiophonique "Carbone 14, le magazine de l'archéologie" de France Culture