En collaboration avec la Fondation pour le développement des arts et de la culture de la République d’Ouzbékistan, l’Institut du Monde Arabe propose l'exposition "Sur les routes de Samarcande - Merveilles de soie et d'or" dédiée aux trésors de l’Ouzbékistan du 19ème siècle et plus précisément aux ceux de l'artisanat constitutifs de l'identité ouzbèke.

Le commissariat est assuré par Yaffa Assouline, journaliste qui a supervisé l’ouverture du musée d’art islamique à Doha, et Elodie Bouffard, Philippe Castro et Iman Moinzadeh de l'IMA.

Et la sélection riche de trois centaines de pièces pour la première fois présentées hors des musées d’Ouzbékistan est présentée dans une superbe scénographie de "black box" de l'agence BGC Studio qui magnifie ce patrimoine culturel fambloyant de symboles et de couleurs.

Les cités de Samarcande et Boukhara sises au carrefour des civilisations entre les peuples des steppes, de l’Inde, de la Perse et de la Chine figuraient sur les routes de la soie ce qui lui ont assuré la prospérité et les ressources naturelles de ce pays d'Asie centrale ainsi que l'élevage ont été judicieusement utilisées par l'artisanat.

Ainsi la culture du coton, l'élevage des vers à soie dans les oasis et des animaux à laine dans les steppes et les régions montagneuses et l'abondance de mines d'or ont favorisé l'essor de l'art du tissage et celui de la broderie au fil d'or magnifiés par le savoir-faire et l'imagination créatrice de maîtres-artisans.

La monstration se fait l'écho du talent de ces artisans-artistes dans le domaine des arts décoratifs, du costume d'apparat et de la bijouterie à leur apogée au 19ème siècle qui ont notamment sublimés tant les fondements nationaux que les codes esthétiques régionaux par l'élaboration d'un vocabulaire formel aussi que symbolique lié à des croyances ancestrales.

Le tissage est mis à l'honneur dans le cadre de la décoration intérieure avec les suzanis qualifiés "jardins d’Eden", de grandes pièces de tissu brodées de fils de soie destinées à la décoration des murs, aux rideaux et aux tapis de prière ainsi qu'au linge de lit telles les couvertures et taies d'oreiller et la confection de tapis dont l'esthétique est indissociable de leur fonction pratique.

Une esthétique se déploiyant dans une déflagration chromatique qui se retrouve dans les tissus avec l'utilisation de techniques variées tels les motifs floutés des ikats en soie, le "tissu aux 1000 couleurs" résultant du procédé de teinture

et celle de la broderie sur tissu d'un motif médaillon.

Et celle plus étincelante encore dans le domaine du costume d'apparat avec la broderie d'or réservée au vestiaire masculin dont notamment le caftan et le chapan porté par l'émir et sa cour avec des styles distincts selon le rang honorifique.

Un vestiaire qui inclut l'équipement équestre de cérémonie avec la décoration précieuse du hanarchement du cheval de la selle au mors et les armes décorées.

Et, à ne pas rater, la robe talismanique investie d'un rôle de protection

Les caractéristiques du vestiaire féminin tiennent à la combinaison de textiles et d’orfèvrerie, à la broderie d'or uniquement sur les accessoires, de la calotte à la botte, et au port de bijoux imposants et ostentatoires

Et une panoplie dont les codes couleurs et la symbolique permettent l'identification en terme d'âge, de rang social et d'appartenance clanique tel le long manteau traditionnel avec un voile.

Considérés comme des gages de protection et de bonheur, les bijoux

sont portés en un imposant ensemble en argent, ou en alliage, et pierres semi-précieuses composé d'ornements de front, diadème, anneaux de nez, bijoux de nuque, bijoux d'épaule, accumulation de colliers et parfois d'impressionnants colliers amulettes

L'exposition s'achève avec une incursion das les beaux arts avec des peintures dans les genres du portrait, du paysage et des scènes de la vie quotidienne de l'école ouzbèke qui se révèle dans les années 1920 sous l'impulsion de peintres de l'avant-garde russe dont Alexandre Volkov.

En préambule à la visite

à voir en vidéo le documentaire "Sur les routes éternelles de Samarkand" réalisé par Jivko Darakchiev
le diaporama in situ de l’exposition "Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan" présentée en parallèle au Musée du Louvre qui couvre l'intégralité de l'histoire de l'Ouzbékistan